Quelque 700 réfugiés ont quitté le camp improvisé d'Idomeni à la frontière gréco-macédonienne depuis les incidents violents du week-end, pour des centres d'accueil avoisinants du nord de la Grèce, a-t-on appris mardi de source concordantes.
"Lundi, sept autocars avec 300 personnes ont quitté Idomeni" où séjournent toujours plus de 11.000 personnes dans des conditions misérables, a indiqué une source policière.
Selon un journaliste de l'AFP, huit autocars (environ 400 personnes) sont partis mardi matin tandis que quatre autres s'apprêtaient également à quitter les lieux en début d'après-midi.
Une centaine de personnes a également été transférée dans un camps près de Veria, selon l'ONG pour la "Libération des enfants chrétiens et yazidis de l'Irak" (CYCI) qui s'en est chargée.
De plus en plus de réfugiés souhaitent quitter Idomeni, selon le responsable du Haut-commissariat des réfugiés (HCR) de ce camps.
"Les réfugiés ne se sentent ni à l'aise ni en sécurité après ces récents incidents. C'est pourquoi il faut ouvrir le plus tôt possible de nouveaux camps", a expliqué Liene Veide à l'AFP.
Dimanche, des centaines de migrants ont tenté de franchir la frontière s'attirant une réplique de gaz lacrymogène et, selon la partie grecque, de balles en caoutchouc. Médecins sans Frontières (MSF) a dénombré 260 blessés.
Le gouvernement grec a fortement dénoncé l'usage de la force par la Macédoine qui a nié l'utilisation de balles en caoutchouc.
Depuis lundi, des contrôles par des policiers grecs ont été renforcés près du camp. Au moins dix personnes ont été interpellées, selon une source policière, avant d'être relâchées, à l'exception d'un Allemand qui détenait un couteau.
La priorité de la Grèce est d'évacuer Idomeni et le Pirée (port principal grec, près d'Athènes) d'ici la pâques orthodoxe, fin avril, a fait valoir Olga Gerovassili, porte-parole du gouvernement grec.
Environ 1.050 migrants campant depuis plusieurs semaines devant des terminus du Pirée ont également accepté lundi d'être transférés dans le camp avoisinant de Skaramangas, selon une source gouvernementale. Cependant, 3.800 personnes séjournaient toujours dans le port mardi.
"La capacité actuelle de Skaramangas est de 800 places mais le but est d'atteindre 3.500 places et nous oeuvrons intensivement pour y arriver le plus tôt possible", a indiqué cette source.
Jusqu'aux incidents de dimanche, le gouvernement peinait à convaincre les réfugiés de quitter Idomeni et Le Pirée, ces derniers craignant leur enfermement dans les centres d'accueil ou leur renvoi dans leur pays d'origine.
12 avr 2016
Source : AFP