mercredi 3 juillet 2024 12:23

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Le rôle de l'art et de la culture en tant que vecteurs de la promotion du vivre-ensemble mis en exergue lors d'une rencontre à Montréal

Le rôle primordial que joue l'art et la culture en tant que vecteurs essentiels de la promotion du vivre-ensemble, a été mis en exergue lors d'une table ronde organisée, vendredi après-midi, au centre culturel marocain (Dar Al Maghrib) à Montréal, dans le cadre des Journées du Maroc au Canada 2016.

Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs personnalités du monde de la politique, des médias et de la culture, ainsi que des chercheurs et universitaires marocains et canadiens, l'accent a été mis sur l'importance de l'art et de la culture en tant qu'éléments fondamentaux dans le rapprochement et la compréhension entre les peuples et la construction de solides passerelles de communication pour promouvoir le vivre-ensemble.

Intervenant à cette occasion, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, M. Anis Birou a souligné que la culture constitue "l’âme d’une société, son fondement spirituel et moral", ajoutant que les valeurs qui irriguent cette culture sont déterminantes dans le choix du projet sociétal voulu et assumé, puisqu'une culture d’ouverture, d’acceptation et d’intégration fait la société humaine, épanouie, tournée vers l’avenir et vers le meilleur.

Rappelant que les temps actuels sont marqués par la recrudescence des problèmes et conflits identitaires au sein des sociétés multiculturelles, qu’elles soient traditionnellement ou nouvellement confrontées à la migration, M. Birou a affirmé que la question du vivre-ensemble s’y pose avec de plus en plus d’acuité.

Il a estimé que le vivre-ensemble est l’expression d’une "volonté commune, fermement affirmée de la part du migrant et de la société qui l’accueille", et qui ne s’instaure pas du jour au lendemain car il nécessite un processus long et laborieux, fait de concessions mutuelles, parfois difficiles.

"Le vivre-ensemble implique, par définition, une démarche collective, concertée et proactive, engageant la responsabilité aussi bien du pays d’accueil que du migrant lui-même", a-t-il expliqué, relevant que le pays d’accueil doit œuvrer pour l’égalité de traitement entre migrants et citoyens de souche, veiller au respect des droits fondamentaux des migrants, lutter contre les discriminations et les dérives sectaires dont ils sont victimes, et assurer un environnement propice à la bonne cohabitation entre communautés, notamment en mettant en place les conditions d’une bonne intégration professionnelle et sociale des migrants défavorisés.

S'interrogeant sur la manière dont la culture peut contribuer à instaurer ou à améliorer le vivre-ensemble, le ministre a indiqué que l'éducation des citoyens aux formes artistiques, historiques et culturelles qui existent dans leur environnement quotidien constitue une manière forte de les amener à s’interroger et à se situer par rapport à ce patrimoine et à respecter ce qu’il leur renvoie de différent.

Et M. Birou d'insister que "l’action culturelle est un moyen de susciter une prise de conscience du grand public qui remet en question les stéréotypes, favorise les perceptions collectives et repousse les menaces du sectarisme", soutenant que les arts et la culture aident la foi en un destin commun à se construire et à s’exprimer, et peuvent donner aux gens l’opportunité de se rencontrer et de se reconnaître, aussi bien comme individus que comme membres d’une même communauté.

De son côté, la ministre québécoise responsable de l'accès à l'information et de la réforme des institutions démocratiques, Mme Rita De Santis a indiqué que le thème de cette rencontre est révélateur de l'influence qu'ont les échanges socio-culturels pour promouvoir le vivre-ensemble.

Se félicitant de l'organisation de cette table-ronde dans le cadre des Journées du Maroc au Canada, qui visent à rendre hommage à la femme marocaine et à glorifier ses réalisations à travers l'histoire, Mme De Santis a tenu à saluer les mémoires de la pionnière Malika El Fassi, militante pour l'alphabétisation et seule femme signataire du Manifeste de l'Indépendance, ainsi que de la grande féministe et sociologue Fatima Mernissi.

Ces deux figures parmi tant d'autres témoignent du rôle important joué par les femmes dans le développement de la société marocaine à travers l'histoire, a-t-elle précisé, ajoutant qu'elles continuent aujourd'hui à jouer un rôle primordial au sein de la communauté québécoise.

Elle a, par ailleurs, fait remarquer que les gouvernements ont la responsabilité de faciliter les échanges entre les différentes communautés car, a-t-elle dit, un bon vivre-ensemble est un ingrédient essentiel de la société juste et prospère.

L'art et la culture, sous toutes leurs formes, réussissent souvent à capter l'attention des gens et à promouvoir le vivre-ensemble là où les moyens plus traditionnels n'y arrivent pas, a-t-elle conclu.

Pour sa part, l'ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni a salué la tenue de cette rencontre et le choix judicieux du thème à débattre, qui constitue une question cruciale et d'actualité dans un monde en pleine tourmente.

Mme Chekrouni a souligné que l'art et la culture représentent les formes d'expression humaines qui sont capables de favoriser la coexistence et l'entente mutuelle entre les sociétés et les peuples.

Elle a estimé que l'art demeure aussi un véritable levier de l'expression et une forme de "négation des frontières" pour instaurer une société qui porte les valeurs de paix, de dialogue, de prospérité et de respect de l'autre pour que le vivre-ensemble ne soit pas un simple slogan.

Rappelant que le Maroc a mis en place une véritable politique migratoire sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour faire du Royaume un pays ouvert sur le continent et sur son environnement, la diplomate a, en outre, indiqué que la question religieuse est devenue au coeur de ce débat sur le vivre-ensemble qui doit être serein pour aboutir à une réflexion profonde sur cette question d'actualité.

Mme Chekrouni a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de redéfinir le système des valeurs pour permettre cette cohésion et ce vivre-ensemble au sein des sociétés.

De son côté, l'ancien ministre québécois à l'immigration, André Boulerice a mis en relief l'importance du vivre-ensemble, d'où le devoir d'engager des initiatives de la part des sociétés d'accueil et des nouveaux immigrants pour concrétiser cet objectif.

Notant que tous les immigrants arrivent avec un bagage culturel et une sensibilité artistique différents les uns des autres, M. Boulerice a souligné que l'art et la culture constituent un excellent moyen de rapprochement et de compréhension en vue de favoriser le vivre-ensemble au sein des sociétés.

Les autres intervenants ont été unanimes à souligner l'importance de construire des ponts de dialogue et de communication et de lutter contre les stéréotypes et clichés, ajoutant que l'art et la culture demeurent des éléments fondateurs de la promotion du vivre-ensemble.

Ils ont signalé qu'au sein des sociétés multiculturelles et multiethniques, il est primordial de veiller au respect des particularités identitaires des uns et des autres pour insuffler une dynamique inclusive et lutter contre la stigmatisation et l'exclusion.

Ils ont, par ailleurs, soutenu que l'art et la culture constituent un pont naturel de communication et un système inclusif par nature, relevant qu'ils représentent aussi une "valeur ajoutée" pour la promotion du vivre-ensemble au sein des sociétés.

Au terme de cette table ronde, une soirée gala a été organisée pour célébrer le lancement des Journées du Maroc au Canada et la richesse du patrimoine artistique du Royaume au grand plaisir de l'assistance, qui a été gratifiée de belles prestations musicales.

Cette soirée a ainsi été égayée par les performances de la chanteuse marocaine Sabah Lachgar qui a excellé dans l'interprétation de chansons puisées notamment dans le riche répertoire musical marocain, de la fameuse troupe Rokba de Zagora, menée de main de maître par l'une des icônes des arts populaires, le maestro Mohamed El Kartaoui, et du groupe "Harmonie Danse" (Canada), qui a exécuté avec brio une panoplie de danses folkloriques marocaines, qui ont ébloui l'ensemble des invités.

23/07/2016

Source : MAP

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