Le Festival international Cinéma et migrations, qui s'ouvre mardi à Agadir, propose une panoplie de conférences et de débats sur le fait migratoire à l’Université Ibn Zohr, ainsi que des ateliers cinéma animés par des acteurs et réalisateurs marocains.
"L’objectif est de créer un espace de paroles libres portées par des acteurs aux parcours migratoires exceptionnels", indiquent les initiateurs de ce programme, fruit d’une collaboration entre l’Association "L’initiative culturelle", le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME) et l’Université Ibn Zohr.
Dans un souci de faire profiter le maximum d’étudiants et d'assurer un plus grand rayonnement à cette manifestation culturelle et artistique, ces activités ont été réparties entre la Faculté des lettres et des sciences humaines, l’Ecole nationale de commerce et de gestion, ainsi que le Campus universitaire d’Ait Melloul.
Une première partie de la programmation s’articule autour de deux conférences portant respectivement sur "la migration africaine en tant que richesse pour le continent", et "les médias et l’image du migrant africain en Afrique et dans les pays d’installation", en plus d'un hommage.
"Nous tacherons de déconstruire les images réductrices du fait migratoire qu’ont modelé les apôtres des frontières et des murs entre les peuples", explique Youssef Hajji.
Un hommage sera rendu à l’artiste-peintre Rahma Hajji-Azzouz, originaire de l’Oriental, qui a émigré en France en 1966, pour rejoindre son mari, parti deux ans plus tôt sans donner de nouvelles.
A travers ses toiles, elle livre un récit pictural de son immigration, des douleurs de la séparation, de l’exil, de la difficulté de s’émanciper et vivre sa vie de femme.
L’Université Ibn Zohr abritera, par ailleurs, une rencontre articulée autour de témoignages sur le parcours professionnel et l’expérience humaine d’un trio d’hommes du 7ème Art installés aux Etats Unis. Il s’agit du récit du producteur d’origine marocaine, Fouad Challa, de l’acteur d’origine suisse Grec Orvis et du designer artistique originaire de l’Afrique du sud, Rod Dyer.
Dans le cadre de son master class, le réalisateur marocain Hassan Benjelloun compte partager son aventure cinématographique de trois décennies avec les étudiants de l’Université.
Des ateliers cinéma seront animés par le romancier et scénariste, Abdelilah Hamdouchi, sur "la définition du scénario et les courants universels de ses écritures", par le producteur et réalisateur Driss Chouika sur "les pratiques d’initiation à la réalisation d’un film", ainsi que par le réalisateur Mohcine Besri sur le thème "faire son premier film sans budget ou avec un budget très réduit".
Le festival d'Agadir, qui se poursuivra jusqu'au 19 novembre, propose enfin la présentation et la signature de l’ouvrage de l’écrivain et critique de cinéma Hassan Narrais "Entre le journalisme et le cinéma : souvenirs d’un parcours". Le livre retrace la relation de l'auteur avec le monde du cinéma et les cinéastes marocains, entre 1995 et 2015, notamment lors de ses participations aux festivals cinématographiques organisés au Maroc aussi bien comme invité, membre de jury ou conférencier.
13/11/2016
Source : MAP