"Omerta dans la police", un brûlot signé Sihem Souid qui fait part de "violations de l'éthique" dans ce corps constitué en France, est sorti jeudi en librairie.
Dans une présentation de l'ouvrage, l'éditeur, Le Cherche Midi, évoque l'histoire d'une femme flic entrée dans la grande maison par vocation et idéalisme, qui déchante progressivement.
Elle a démissionné d'un emploi de cadre bien rémunéré dans le privé. Sortie major de sa promotion, elle croyait que la police nationale était au service du public et des citoyens, mais elle s'aperçoit au fur et à mesure que l'institution républicaine n'est plus la garante des valeurs qu'elle est censée défendre.
Le récit de Sihem Souid apporte, documents à l'appui, la preuve que la police, loin d'être une institution garante des valeurs républicaines, les bafoue souvent. Les coulisses d'un système souvent inhumain sont décrites dans cet ouvrage.
Des associations parmi lesquelles le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et SOS-Racisme se sont réjouies de la sortie de l'ouvrage qui, selon elles, "révèlent certaines pratiques discriminatoires très choquantes au sein de l'ordre public".
L'auteure, anciennement affectée à la police de l'air et des frontières (PAF) de Paris-Orly, témoigne des dégâts causés par la "politique du chiffre" en matière de lutte contre les immigrés "irréguliers" ou supposés tels.
On apprend ainsi, ajoutent les deux associations dans un communiqué rendu public, qu'une supérieure hiérarchique avait oralement ordonné aux policiers de la PAF de froisser certains passeports afin de pouvoir les considérer comme "suspects" et de refuser du coup l'entrée sur le territoire. C'est ainsi que les fonctionnaires de police voient leur rôle réduit à l'inscription de bâtons dans une colonne intitulée "Chiffre".
Le Mrap et SOS-Racisme disent prendre acte de ces témoignages fondés sur une expérience vécue à l'intérieur même des forces de la PAF, signalant que ces témoignages "confirment malheureusement les sévères critiques exprimées de longue date à l'encontre de la déshumanisante +politique du chiffre+".
Ces deux associations annoncent avoir entamé ensemble une "réflexion approfondie sur les réponses à apporter à ces graves problèmes, notamment par la création d'une structure susceptible d'assurer un +droit de regard+ éthique et citoyen sur les pratiques des forces de l'ordre".
Source : Atlas info