Le nouveau Premier ministre des Pays-Bas, le libéral Mark Rutte, a promis jeudi de réduire l'immigration, à l'occasion de l'investiture de son gouvernement, une coalition minoritaire de centre-droit soutenue par le parti anti-islam (PVV) de Geert Wilders.
"Nous ne pouvons pas continuer à laisser entrer aux Pays-Bas autant de personnes qui n'ont aucune perspective", a déclaré M. Rutte, premier Premier ministre libéral néerlandais depuis 1918, au cours d'une conférence de presse à La Haye.
"Les Pays-Bas seront toujours ouverts aux demandeurs d'asile (...) mais nous ne pouvons pas continuer à laisser venir aux Pays-Bas un nombre aussi important d'immigrants", a-t-il ajouté.
Mark Rutte, son vice-Premier ministre, le chrétien-démocrate Maxime Verhagen, et les nouveaux ministres avaient prêté serment devant la reine Beatrix plus tôt dans l'après-midi.
Les libéraux du VVD et le parti chrétien-démocrate (CDA), qui ne totalisent que 52 sièges de députés sur 150, ont conclu un accord avec le parti anti-islam de Geert Wilders.
Celui-ci obtient, en échange de son soutien au parlement, un durcissement de la législation concernant les étrangers et notamment l'interdiction de la burqa. M. Wilders avait annoncé, au moment de la présentation de l'accord de gouvernement, une réduction de moitié de l'immigration.
Se déclarant "heureux" du soutien du PVV, M. Rutte a toutefois souligné n'être "pas d'accord" avec le parti d'extrême droite au sujet de l'islam.
"Pour le CDA et le VVD, l'islam est une religion tandis que pour le PVV, c'est une idéologie, une idéologie politique. Il y a là une différence fondamentale", a-t-il assuré.
M. Wilders, dont le procès pour incitation à la haine raciale et à la discrimination envers les musulmans s'était ouvert le 4 octobre, souhaite l' arrêt de l'immigration en provenance des pays musulmans.
Assurant vouloir sortir les Pays-Bas de la crise économique, Mark Rutte a rappelé que l'assainissement des finances publiques était une de ses priorités.
Le nouveau gouvernement souhaite diminuer progressivement les dépenses de l'Etat dès 2011 pour arriver à des économies annuelles de 18 milliards d'euros à partir de 2015.
Le gouvernement de M. Rutte compte six ministres libéraux et six ministres chrétiens-démocrates, dont trois femmes, plusieurs sexagénaires et aucun ministre d'origine étrangère.
Avec le soutien du PVV, le parti libéral, arrivé en tête de justesse aux élections législatives anticipées du 9 juin, et les chrétiens-démocrates obtiennent une courte majorité parlementaire de 76 députés sur 150.
Le PVV avait enregistré la progression la plus importante à l'issue des élections, le nombre de ses députés passant de 9 à 24.
Source : Romandie/AFP