mercredi 3 juillet 2024 16:25

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Travailleurs marocains en Espagne Un séminaire pour leur redonner espoir?

Avec 4,6 millions de chômeurs, l'Espagne est le pays le plus affecté par la crise financière. Le fléau touche tous les travailleurs mais ce sont les migrants qui en souffrent le plus: 28% contre 15,2% pour les natifs. En 2009, on comptait parmi les migrants marocains, 209.351 sans emploi. Ce mardi, un séminaire se tiendra à Madrid pour recadrer les mesures gouvernementales de réponse à la crise.

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'Institut d'études arabe et musulman, La Casa arabe, organisent ce mardi, à Madrid, un séminaire sur le thème “Les effets de la crise sur les migrants en Espagne: le cas des Marocains”.

Les objectifs annoncés pour cette rencontre sont pour commencer d' “avoir une meilleure compréhension des conséquences sociales et économiques de la crise sur les migrants” pour par la suite “tenter d'élaborer une vision concertée sur les éventuels mécanismes et stratégies à adopter”.

Ce séminaire sera articulé autour de trois tables-rondes:

• État des lieux et effets de la crise sur les migrants marocains;

• Les mesures gouvernementales de réponse à la crise;

• Les nouvelles actions des pouvoirs publics et des acteurs sociaux, à entreprendre pour limiter les effets de la crise.

Plusieurs chercheurs marocains et espagnols, des représentants des syndicats espagnols et marocains (CDT, UMT, UGTM, FDT, UNMT), ainsi que de nombreux acteurs associatifs de l’émigration marocaine et des responsables du Ministère de l’Emploi et de la formation et du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, y sont attendus.

Pourquoi les travailleurs marocains en Espagne?

L’Espagne est actuellement le pays d'Europe le plus affecté par la crise. Son taux de chômage officiel touche au premier trimestre 2010, 20,5 % de la population active soit, 4,6 millions de chômeurs.

1.076.300

En 2009, ils n'étaient pas moins de 4.326.600 chômeurs, dont 1.076.300 étrangers.

Selon les chiffres officiels du Ministère de l'emploi espagnol, on compte parmi les migrants marocains, près de 82.262 chômeurs en 2007, 151.027 en 2008, et 209.351 sans emploi au quatrième trimestre 2009.

“Si le chômage concerne tous les travailleurs, les migrants sont proportionnellement les plus affectés”, note l'étude du gouvernement espagnol qui sera présentée mardi, en marge du séminaire. En effet, la proportion de chômage chez les migrants se chiffre à 28% contre 15,2% des natifs en Espagne. (18,5 % contre 9 % en France et 17,2 % contre 8,5 % au Portugal).

Au 31 décembre 2009, ils étaient 18.629 travailleurs sans sécurité sociale sur un total de 219.419 affiliés.

11,5%

“La part des transferts en provenance de l’Espagne par rapport au montant total des transferts vers le Maroc, a chuté de 15,7% en 2007 à 14,6% en 2008 puis à 11, 5% en 2009.

“Le fort taux de chômage des migrants s’explique en grande partie par leur présence dans des secteurs très touchés tel que le bâtiment, l’hôtellerie, la restauration et le secteur agricole et manufacturier”, indique un communiqué du CCME.

Par ailleurs, “l’emploi précaire, l’absence de formation et la méconnaissance de la langue du pays d’accueil sont des éléments qui accentuent la vulnérabilité des migrants en temps de crise, jusqu'à, parfois, les faire basculer dans l’irrégularité, quand ils ne font pas les frais de sentiments xénophobes ou de pratiques discriminatoires”, lit-on dans le communiqué.

Renforcer les mesures gouvernementales de réponse à la crise

Des mesures visant à limiter les effets de la crise sur les travailleurs migrants ont déjà été prises de part et d'autre mais elles restent vraisemblablement insuffisantes.

“Le gouvernement espagnol avait récemment décidé de prolonger les périodes de paiement des allocations de chômage, elles étaient plus courtes et moins importantes que dans d'autres pays développés. Des formations professionnelles ont également été lancées par les autorités espagnoles mais on n'en mesure pas encore l'impact. La seule mesure jusque là entreprise par le Maroc, est la suppression de tous les frais liés au transfert d'argent”.

Driss El Yazami, président du CCME

Pour renforcer ces mesures gouvernementales de réponse à la crise, M. El Yazami estime qu'il faudrait faire un effort considérable en matière de formation professionnelle, de cours de langue, de sessions de formations intenses et de mesures d'accompagnement pour la création de PME (Petites et moyennes entreprises)”.

Car “de manière générale, que ce soit en Italie ou en France, nous avons remarqué que c'est dans le monde de l'entreprenariat que les ressortissants Marocains excellent le plus”, précise Driss El Yazami.

17.10.2010

Source : Aufait

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