Le statut avancé octroyé au Maroc témoigne de la reconnaissance par l'Union européenne de l'importance des avancées réalisées par le Royaume et de son ancrage dans l'espace européen, a affirmé, lundi à Bruxelles, M. Tomas Dupla Del Moral, directeur Proche et Moyen-Orient, Méditerranée du sud à la Commission européenne.
Intervenant lors d'un colloque international "Maroc-Union européenne : les enjeux du partenariat", organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le responsable européen a affirmé que ce statut avancé consacre la place "privilégiée" du Maroc et sa position de "partenaire-clé" dans le monde arabe.
C'est le premier pays de la région à avoir un tel statut, ce qui le place dans une situation d'avant-garde dans la politique de voisinage, a-t-il dit.
"Le fait que le Maroc soit le premier bénéficiaire de fonds dans la région au titre de l'instrument financier de la politique de voisinage montre clairement que le Maroc est un partenaire particulièrement important pour nous", a ajouté M. Del Moral.
Et de poursuivre : "il y a un grand nombre d'intérêts géopolitiques communs qui nous rapprochent, qu'il s'agisse de la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme dans la région du Sahel, de l'immigration clandestine, ou de la stabilisation et du développement de l'Afrique sub-saharienne".
"Le dialogue politique que nous avons développé pour discuter de ces questions montre que nous partageons souvent les mêmes idées sur les solutions à adopter", a-t-il souligné.
Le responsable européen s'est également félicité des réformes engagées par le Maroc sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, dans les domaines politique, économique et social.
Le statut avancé renforce le partenariat en précisant de nouvelles ambitions en matière d'approfondissement des relations politiques, d'intégration au marché intérieur, de coopération sectorielle et de prise en compte de la dimension humaine, a indiqué M. Del Moral.
"Le raffermissement de la coopération politique entre l'UE et le Maroc est pour nous un volet essentiel de ce Statut, et le niveau d'ambition que nous souhaitons atteindre sur ce plan est très élevé", a-t-il dit, soulignant que le 1er Sommet UE-Maroc organisé en mars dernier, la création en mai d'une commission parlementaire mixte Parlement marocain-Parlement européen et l'accord sur la participation du Maroc aux programmes communautaires, témoignent de cette ambition".
Pour sa part, l'ambassadeur du Maroc auprès de l'UE, M. Menouar Alem a donné un aperçu sur l'évolution récente du partenariat Maroc-UE, réitérant la détermination du Royaume à poursuivre le processus de consolidation de la relation avec l'UE, notamment à travers la mise en place d'un véritable dialogue politique régulier, et "l'octroi d'une visibilité au statut avancé qui se positionne aujourd'hui comme étape intermédiaire, voire une transition vers un nouveau lien contractuel post-accord d'association".
Il a également cité parmi les perspectives des relations Maroc-UE, le renforcement de la dimension "coopération économique et financière" de ce statut, le lancement des discussions sur l'accord de libre-échange global et approfondi, la poursuite du processus de rapprochement réglementaire avec le marché intérieur européen ainsi que l'interconnexion à différents niveaux et à différents modes (transports, énergie, télécom) dont l'objectif est de mettre en place un espace économique commun s'inspirant des normes qui régissent l'espace européen.
"D'autres actions et mesures importantes prévues dans le cadre du document conjoint font l'objet de négociations en cours sur le +plan de mise en œuvre du statut avancé+ qui remplacera le plan d'action de voisinage arrivé à son terme en 2010, privilégiant un rythme à la fois équilibré, au niveau des différentes dimensions (politique, économique, et humaine), différencié, pour tenir compte de la capacité d'absorption des deux partenaires, et dynamique, permettant une plus grande adaptation aux contraintes régionales et internationales", a ajouté le diplomate marocain.
Et de souligner que le Royaume s'est engagé activement et de manière responsable dans la réflexion initiée dernièrement par la Commission européenne pour la révision de la politique européenne de voisinage.
"Un tel exercice devra mener vers la mise en place d'un espace de voisinage de l'Europe qui constitue un cadre propice pour le prolongement naturel des politiques européennes dans tous les domaines d'intérêts communs", a souligné M. Alem.
Organisé par la Mission du Maroc auprès de l'UE, ce colloque s'inscrit dans le cadre de l'exposition "Le Maroc et l'Europe : six siècles dans le regard de l'autre" initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine.
Source : MAP