Une femme issue de l'immigration cumule les difficultés sur le marché du travail : elle sera moins souvent en emploi qu'un homme (immigré ou non) et moins souvent qu'une femme née de parents français, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined).
On sait que les descendants directs d'immigrés maghrébins, aussi bien les femmes que les hommes, sont moins souvent en emploi que les personnes nées françaises de deux parents français de naissance ou les descendants d'Europe du Sud", rappellent Dominique Meurs et Ariane Pailhé dans cette étude publiée jeudi dans le dernier numéro d'"Economie et Statistiques" de l'Insee.
Mais les femmes issues de l'immigration maghrébine ont la particularité de cumuler "les inégalités sociales, d'origine et de genre", poursuit l'étude qui s'est concentrée sur les 18-40 ans.
Ainsi, si les hommes originaires du Maghreb sont moins souvent en emploi que les "natifs" (53% contre 74%), les femmes issues de l'immigration maghrébine sont encore plus mal loties : elles sont 37% à être en emploi contre 60% pour les natives.
Pour le chômage en revanche, être une femme ne change pas grand chose quand on est est issu de l'immigration maghrébine : 20,5% des hommes de ce groupe sont au chômage contre 7% des hommes natifs tandis que 19,7% des femmes immigrées sont chômeuses contre 7,9% des natives.
Une personne est considérée en emploi si elle travaille --même très peu-- et au chômage si elle n'a pas d'emploi mais en recherche un activement et qu'elle est disponible rapidement pour l'occuper.
Les femmes issues du Maghreb sont aussi plus souvent avec de jeunes enfants à domicile et moins souvent en couple que les autres, note l'étude, ce qui peut aussi compliquer leur accès au marché du travail.
Les femmes issues de l'immigration maghrébine ont aussi la particuliarité d'êre plus souvent en études que les natifs (homme ou femme), sorte de "stratégie" pour "contrebalancer les effets négatifs de la seule origine".
L'étude note aussi que même si l'on tient compte d'autres paramètres qui peuvent jouer sur la situation sur le marché du travail (scolarité, origine sociale, situation écomique locale...), les différences subsistent.
Source : L’Express/AFP