Le jeune lycéen vivait depuis trois ans avec sa mère adoptive française en Saône et Loire. Mais le samedi dernier, la police est venue l’arracher de chez lui pour l’embarquer dans un vol à destination du Maroc. Le monde associatif dénonce une expulsion motivée par la politique du chiffre.
Almedhi Jabir, c’est son nom. Le lycéen de 18 ans a été expulsé de la France ce samedi 23 octobre fait savoir Le Journal de Saône-et-Loire. La police serait venue le récupérer chez lui, ne lui laissant même pas le temps de faire ses valises. Il vivait avec sa mère adoptive de nationalité française depuis 2007 et suivait ses cours de bac professionnel/commerce.
Avant d’atteindre sa majorité, Almedhi Jabir bénéficiait d’autorisations temporaires de séjour afin d’être en situation régulière. Mais dès ses 18 ans accomplis, au mois de juin dernier, une obligation de quitter le territoire français lui fut attribuée. Ce qui n’a pas empêché ses tuteurs de le laisser poursuivre ses études. Mais le préfet de Saône-et-Loire est revenu à la charge cette fois, avec un arrêté de reconduite à la frontière.
La procédure d’expulsion se serait déroulée en trois jours. Les autorités auraient profité des grèves qui secouent actuellement la France pour accélérer l’expulsion du jeune lycéen. L’opposition du Réseau éducation sans frontières RESF 71 n’y a rien fait. L’association avait demandé au jeune Marocain de ne pas se rendre à la police, dans l’espoir de régler son cas à l’issue d’une audience jamais obtenue avec le préfet.
Ce qui pousse RESF 71 à condamner « cette façon de traiter les individus comme des chiffres qui s’ajoutent dans une addition irrespectueuse des valeurs de dignité humaine, de tolérance, de solidarité ». Pour l’association le préfet de Saône-et-Loire n’a fait qu’appliquer « la politique du chiffre, la seule qui compte en matière d’immigration, celle qui permet d’atteindre 'ses objectifs' ».
Avant son expulsion, le jeune Amedhi Jabir a été enfermé pendant deux jours dans un Centre de Rétention en France. Et en vertu des accords franco-marocains en matière de reconduite aux frontières, son séjour carcéral devrait se poursuivre dans le Royaume.
Source : Yabiladi