La créativité des Marocains n'a pas de limites et ne connaît pas de frontières. La richesse et l'originalité de l'art marocain sont désormais appréciées dans les quatre coins du monde.
Cette fois-ci, c'est à Montréal que des artistes marocains dévoilent leurs talents, et ce dans le cadre de la onzième édition du Festival du monde arabe de Montréal prévue du 29 octobre au 14 novembre. Tenu sous le thème de ''l'Arabitude'', cet évènement de grande envergure dans la région de l'Amérique du nord prévoit un programme riche et éclectique pour refléter au mieux la diversité de la palette artistique arabe dans tous les domaines. Que ce soit en cinéma, en chant, en danse, en arts plastiques, en théâtre ou même en poésie, ils sont nombreux à présenter leurs créations et dévoiler la face « inconnue » du monde arabe.
Les Marocains ne sont pas oubliés de la liste des invités triés sur le volet. En plus des spectacles et des films marocains à l'affiche, le Maroc sera présent à travers deux expositions photographiques, la projection d'un court-métrage et une lecture de textes.
Et ce sont les artistes Faten Safieddine et Othman Zine qui croisent leur savoir-faire pour présenter une œuvre commune dans l'exposition « Ombres croisées ». Dans leurs photographies, les deux créateurs apportent une réflexion sur l'ombre, la lumière devient un masque au lieu du révélateur qu'elle est d'habitude. Voici une exposition singulière où la lumière n'est convoquée que pour mieux masquer le monde. Pierre‐André Dupire explique: « L'art de Faten SafieddineI et Othman Zine est un art de l'hypothèse. Le monde semble n'exister pour eux que lorsque les ombres se multiplient et se diffractent. Alors, l'envers des choses apparaît, les objets perdent leur consistance, la démultiplication des reflets induit des illusions optiques et une interrogation permanente sur ce que nous voyons».
Les deux artistes présentent également un court-métrage réalisé à quatre mains « La chrysalide ». Dans ce court‐métrage, le jeune cinéaste et photographe marocain et l'artiste multi‐média libano-marocaine explorent dans un style poétique et onirique le thème de la chrysalide, symbole de la femme cherchant à se libérer des carcans qui étouffent sa liberté individuelle et ses forces créatrices. « Chrysalide », plus proche du vidéo‐art que du film de fiction, mêle '' scènes chorégraphiées'', réalisme et surréalisme, les artistes croisent leurs regards et leur sensibilité pour explorer, dans un style empreint d'onirisme.
Si la première exposition est un jeu d'ombres, une énigme pour le spectateur, la deuxième exposition est un hymne au corps humain, à ses courbes, à ses formes. Les artistes s'amusent sur la morphologie. Avec leurs objectifs, ils voilent et dévoilent le corps. Ryzlaine Ben Abbes, Houda Kabbaj, Zineb Layachi montrent un grand intérêt pour le corps et l'affichent en usant de moyens divers matérialisant le jeu subtil qui se noue entre voilement et dévoilement.
Quittons les arts pour les lettres, la photographie pour la poésie. Dans une scénographie atypique, l'actrice Fatym Layachi et Othman Zine prêtent leur voix à un texte de Faten Safieddine et Pierre‐André Dupire pour la lecture de « Mots croisés ». Les deux venus d'horizons différents ont écrit un texte où se noue un dialogue poétique et amoureux et où se côtoient deux mondes, celui du réel et celui de l'imaginaire.
Le programme d'''Arabitudes'' ...
Le Festival du monde arabe (FMA), dans sa onzième version, propose une programmation éclectique et passionnante, touchant à une large variété de disciplines et de styles musicaux et accueillant une foule d'artistes d'Indonésie, d'Europe, d'Afrique, des États-Unis, du monde arabe et du Canada, dont des sommités tels Zad Moultaka, l'ensemble Ars Nova, Francis Goya, le Groupe Debu et Ilhan Garabaçak. Les spectacles sélectionnés pour le 11e FMA laissent transparaître, dans l'esprit du thème ''Arabitudes'', des artistes qui osent se rebeller contre les formes figées des traditions et qui entreprennent, par le biais du métissage musical et culturel, des démarches innovatrices, voire révolutionnaires. C'est le groupe algérien Djmawi Africa qui ouvrira les portes du festival. Après avoir ''écumé'' les scènes d'Afrique et d'Europe, le collectif ira transmettre sa joie contagieuse au public montréalais… Suivra «Le rendez-vous danse » avec le retour du majestueux danseur Ilhan Garabaçak dans une création inédite, ''CorporElles'', inspirée de son parcours au ''Cirque du Soleil''.
28/10/2010
Source : Le Matin