Le ministre de l'Immigration Eric Besson a installé mercredi quinze "ambassadrices" chargées de promouvoir la laïcité et l’’égalité hommes-femmes dans les quartiers "les plus sensibles", selon un journaliste de l'AFP.
M. Besson a signé une convention annuelle de 80.000 euros avec l'association Ni Putes Ni Soumises (NPNS) pour la mise en œuvre de ce programme, mis en place quinze jours après la promulgation de la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public.
"L’interdiction de dissimulation volontaire du visage n’entrera en vigueur que le 11 avril 2011, après 6 mois de pédagogie et d’explication", a rappelé M. Besson.
"Il ne s’agit donc pas de s’en remettre à la seule force de la sanction, mais bien de susciter, au terme d’un dialogue, l’adhésion à des valeurs et à un idéal. Les 15 ambassadrices de l’égalité hommes-femmes devront contribuer à ce dialogue et à cette adhésion, mais ne limiteront pas leur intervention à la seule question du voile intégral", a-t-il expliqué.
Issues pour la plupart de l'immigration, selon M. Besson, les quinze femmes "iront, pendant cinq mois, à la rencontre des habitants des quartiers les plus sensibles, afin de promouvoir la laïcité et l’égalité entre les hommes et les femmes, partout où elle est menacée", selon le ministre.
Les "ambassadrices" accompliront leur mission à partir du 25 novembre dans 13 communes d’Ile-de-France et 9 grandes villes de province où elles animeront des réunions et des débats locaux, dans les maisons de quartier, a déclaré M. Besson dans un discours.
Elles iront "dans les établissements scolaires" et "se présenteront à la porte des appartements, là où la violence contre les femmes est la moins visible, est la plus redoutable".
La présidente de NPNS, Sihem Habchi, a expliqué que son objectif était de "reconquérir le terrain occupé par les obscurantistes et l'extrême droite".
Elle a plaidé pour la "liberté des femmes à disposer de leur corps". "C'est un droit pour toutes les femmes qui naissent dans ce pays", a-t-elle insisté.
Présente sur les lieux, la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein, condamnée dans son pays pour avoir porté un pantalon jugé "indécent", a souhaité que l'idée de ces "ambassadrices" soit diffusée dans d'autres pays.
La journaliste qui lutte contre une loi soudanaise punissant de coups de fouet les femmes dont la tenue est jugée "indécente" avait quitté Khartoum, il y a près d'un an, en se cachant dans un niqab.
Source : AFP