Quelque 175 gardes-frontières de l'UE seront à pied d'oeuvre en Grèce à partir de mardi prochain pour aider ce pays à lutter contre un afflux de migrants clandestins venus de Turquie, a annoncé vendredi soir la Commission européenne.
"Je suis heureuse d'annoncer que Frontex --l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures-- a signé avec les autorités grecques un plan opérationnel qui permettra le déploiement des équipes d'intervention rapides aux frontières (Rabit, acronyme anglais de Rapid Border Intervention Team) à partir du 2 novembre", a déclaré dans un communiqué la commissaire européenne à la Sécurité, Cecilia Malmström.
Cette première mission de ce type sur le continent devrait durer "jusqu'à deux mois", a-t-elle ajouté.
La mission européenne sera composée de 175 gardes-frontières expérimentés issus de 24 Etats membres de l'UE et de pays associés au sein de l'espace Schengen.
Ces douaniers européens, qui avait été réclamés dimanche dernier par la Grèce, se déploieront dans les régions d'Orestiada et d'Alexandroupolis, ainsi qu'au poste frontière de Kipi, selon la commission, qui espère de la sorte "dissuader significativement" les trafiquants d'êtres humains.
Athènes avait officiellement demandé dimanche à l'UE de déployer des patrouilles de surveillance à la frontière gréco-turque.
Les membres des "Rabit" seront armés mais ne pourront faire usage de leurs armes qu'en cas d'auto-défense. Ils travailleront sous la responsabilité de l'Etat grec et ne pourront agir qu'en présence d'un représentant des autorités grecques et dans le respect des droits internationaux des migrants, selon la Commission.
Selon Frontex, plus des trois quarts des 40.977 personnes interceptées aux frontières de l'UE au cours du premier semestre 2010 sont entrées via la Grèce, principalement en provenance de Turquie. La grande majorité sont des réfugiés économiques exploités par des réseaux de trafiquants d'êtres humains.
Des accords avec la Libye et des contrôles plus stricts en mer ont en effet incité de nombreux clandestins qui cherchaient à gagner l'UE via l'Italie ou Malte à se reporter sur la Grèce.
Source : Le Monde/AFP