mercredi 3 juillet 2024 18:16

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Belgique : Remplacer un modèle multiculturel par l'interculturel ?

Pour le MR Denis Ducarme, convaincu que le modèle belge d'intégration a échoué, trop d'immigrés réclament leur droit à la différence avant de penser à l'appartenance à un socle commun de valeurs. Le PS Hassan Bousseta estime que c'est par le travail, l'école et le logement qu'on peut s'intégrer.

Le Premier ministre Yves Leterme a récemment déclaré que les politiques d'intégration n'ont pas toujours eu les effets bénéfiques qu'on attendait d'elles. Le député MR Denis Ducarme rappelle que son père Daniel Ducarme avait déjà posé ce constat pour son parti il y a déjà 7 ans. Il regrette qu'Yves Leterme parle de cette problématique alors que le gouvernement est en affaires courantes : "Cela ressemble, à mon sens, davantage à un positionnement politique face à la N-VA qu'autre chose. Au sein du MR, nous travaillons depuis plusieurs années justement à un refus du multiculturalisme, à savoir le communautarisme. Nous sommes dans une approche qui est plus liée à l'interculturalisme. Quand on parle d'intégration, on parle de culte, de nationalité, d'immigration, de discrimination, de socio-économique... c'est évidemment un débat qu'il faut prendre avec beaucoup de prudence".

Mise à l'écart du marché du travail

Le sénateur socialiste Hassan Bousseta pense que s'il y a des problèmes dans le modèle d'intégration, "il faut poser la question sur le plan social et économique parce que notre société a de plus en plus de mal à intégrer sur le marché du travail. Il y a sur le marché du travail aujourd'hui de puissants phénomènes de mise à l'écart. Il y a la volonté individuelle des migrants qui veulent souvent trouver un emploi, trouver une manière de s'intégrer : vous pensez bien qu'on ne fait pas des dizaines de milliers de kilomètres pour venir s'installer dans une société et ne pas souhaiter pour soi et ses enfants un meilleur avenir, une meilleure perspective, un meilleur futur. Donc il y a à travailler sur les mécanismes qui mettent à l'écart une partie de la population, et c'est là qu'on doit réfléchir sur la capacité de notre marché du travail, de notre marché du logement, de notre marché éducatif à faire en sorte de créer les conditions d'une plus grande cohésion".

Droit à la différence et sentiment d'appartenance

Le MR Denis Ducarme estime que la Belgique dispose d'un arsenal législatif suffisant pour lutter contre les discriminations : "Bien sur il faut évidemment faire respecter la loi". En revanche, comme dans d'autre pays européens, "il y a un phénomène qui est clair : il y a un certain nombre de communautés qui réclament leur droit à la différence avant de réclamer leur sentiment d'appartenance à un socle commun des valeurs. C'est ça le communautarisme, c'est ça le problème aujourd'hui".

Hassan Bousseta pense que "les migrants, les populations d'origine immigrée souhaitent d'abord et avant tout de l'égalité sur le terrain socio-économique. Et, on le sait depuis plus d'un siècle, ce sont d'abord ces puissants mécanismes que sont le travail, l'école et le logement qui font l'intégration des personnes. C'est sur ce terrain qu'il faut travailler".

04.11.10

Source : rtbf

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