Dans le cadre du 3e Maghreb des films, l'association Génériques organise des journées d'étude internationale les 15 et 16 novembre 2010 sur le thème « Image et représentations des Maghrébins dans le cinéma en France. 1930 - 2010 ».
Dans la dynamique des recherches entreprises pour l’exposition « Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France » et à l’occasion de la programmation de ces rencontres cinématographiques, Génériques et le Maghreb des films consacrent un temps d’analyse et de réflexion à la question de l'image du Maghrébin dans le cinéma et la télévision depuis 1930 à nos jours, en mettant en présence pour la première fois des chercheurs mais aussi des professionnels du cinéma.
Plusieurs études d’envergure ont voulu mesurer l’impact de l’image des minorités au cinéma, miroir moderne de nos représentations. En la matière, les travaux d’Alec G. Hargreaves, de Carrie Tarr, de Julien Gaertner ou d’Yvan Gastaut ont posé les bases d’une analyse en profondeur de la place réservée à la figure du Maghrébin dans le cinéma français. Tantôt délinquant, tantôt héros des cités, et plus proche de nous, représentant des forces de l’ordre, le personnage du Maghrébin est encore l’enjeu aujourd’hui de nombreuses interprétations. Si la recherche a mis en exergue l’apparition du personnage maghrébin dans la fiction au XXe siècle, elle doit aussi mesurer l’influence des réalisateurs et des professionnels du cinéma d’origine maghrébine dans le cinéma militant et la création cinématographique française d’aujourd’hui. De nouveaux axes d’analyses ouvrent un champ des possibles pour appréhender la force des représentations véhiculées à la fois « sur » et « par » les Maghrébins, à l’heure où leur présence à l’écran se normalise pour laisser place à la question du message des fictions.
Lors de ces deux journées d’études, les intervenants aborderont la genèse de l’apparition de la figure du Maghrébin sur le grand écran dans un contexte colonial (années 30) puis de sédentarisation de l’immigration maghrébine en France jusqu’aux années 70. Les intervenants reviendront sur les circonstances qui président à l’arrivée d’une génération de réalisateurs et d’acteurs d’origine maghrébine au tournant des années 1980 communément dénommé cinéma Beur pour laisser place dès les années 1990 à une territorialisation du genre à travers ce qu’on nomme le cinéma des banlieues.
Ces journées seront également consacrées aux enjeux contemporains de la création qui intègre la figure du Maghrébin dans des cas de figures nouveaux : séquence historique (Indigènes de R. Bouchareb - 2006) couple mixte (Mauvaise foi de R. Zem - 2006), comédie (Chouchou de M. Allouache - 2002, Neuilly sa mère, de D. Bensalah 2009), ou voyou à la trajectoire complexe (Un prophète de J. Audiard - 2009). Ces rencontres se veulent grand public et sont ouvertes à tous. Elles permettront de confronter le regard porté par les chercheurs aux témoignages essentiels des praticiens du cinéma. En présence d’acteurs et de réalisateurs pionniers, des tables rondes donneront lieu à un débat avec la salle sur leur expérience et leur filmographie.
Source : Générique