Quelque 400 représentants de la société civile venus de 80 pays ont appelé, mercredi au Mexique, à un "changement radical de la perception des migrants'' et condamné "la xénophobie galopante'' dont ils sont victimes.
Ces organisations de la société civile ont présenté les conclusions de leurs débats dans le cadre du 4ème Forum mondial sur la migration et le développement, qui se tient dans la ville mexicaine de Puerto Vallarta (Ouest) sous le thème "partenariats pour la migration et le développement humain : prospérité partagée, responsabilité partagée''.
Selon ces organisations, la tendance actuelle à "la criminalisation'' de la migration, dans le contexte de la crise économique globale, nécessite "des efforts, des alliances et des mécanismes qui assurent la protection des droits des migrants dans le monde''.
C'est pourquoi, ajoutent-elles, "'nous exhortons les gouvernements à retirer la question de la migration des agendas de sécurité nationale et l'inscrire dans le cadre de la sécurité et du développement humains''.
La société civile mondiale recommande, également, aux gouvernements de lutter contre les atteintes aux droits fondamentaux à travers une différenciation entre les migrants selon qu'ils aient une bonne formation ou non, selon qu'ils soient des migrants temporaires ou permanents, réguliers ou irréguliers.
Les délégués de la société civile pointent du doigt "l'hypocrisie'' des politiques publiques pour contrôler la migration irrégulière, qui contribue à la prospérité des économies développées sans recevoir de prestations sociales adéquates.
Ils ont également condamné "la criminalisation croissante des migrants irréguliers'' et la grande importance accordée aux volets de la sécurité et des contrôles frontaliers.
De même, Ils recommandent la ratification par tous les pays de la Convention sur les droits des travailleurs migrants, adoptée il y a 20 ans, et son intégration aux législations nationales de ces pays.
A propos des problèmes de "désintégration familiale'' issus de la migration, les représentants de la société civile exhortent les gouvernements des pays d'accueil à faciliter la délivrance des visas pour les visites familiales.
Les participants à ces journées ont, également, appelé à prendre en compte le facteur du changement climatique dans l'augmentation de la migration intérieur et transfrontalière, et exhorté les pays développés à venir en aide, financièrement et techniquement, aux pays du sud pour faire face aux impacts du réchauffement climatique.
10/11/10
Source : MAP