Les participants à un panel sur l'émigration, dans le cadre de la 3ème édition du Forum MEDays, ont appelé au développement de l'émigration circulaire en tant qu'outil apportant des solutions aux problèmes de la migration.
Les conférenciers ont noté le caractère "triplement gagnant" de ce concept, dans le sens où la circularité de la migration a des retombées bénéfiques à la fois pour l'émigré, qui gagne un emploi légal tout en gardant sa dignité et ses droits, et pour les pays d'origine et d'accueil, qui tirent profit de la productivité et de l'échange des compétences des travailleurs et cadres immigrés.
Intervenant à cette occasion, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Youssef Amrani, a estimé que la circularité des migrants peut s'intégrer à une approche équilibrée et concertée permettant de prendre en considération les principes de développement et de solidarité entre le Nord et le Sud, au-delà de l'approche purement sécuritaire longtemps privilégiée.
Il a, dans ce sens, noté l'importance de s'attaquer aux causes profondes de l'émigration dans le cadre d'un partenariat entre pays d'origine, de transit et d'accueil, et de tirer profit des flux migratoires qui sont aussi des opportunités de développement et de coopération.
De son côté, le ministre français de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, M. Eric Besson, a souligné que la circularité de la migration contribue à la régulation des flux de l'émigration, ce qui est nécessaire pour empêcher les réseaux de trafics d'êtres humains d'exploiter les conditions des candidats à l'émigration.
Il s'agit de mettre au point des visas de circulation professionnels, à l'image des initiatives visant la promotion de la mobilité des compétences, a-t-il précisé, notant toutefois que ce genre de migration ne pourra pas se substituer à l'émigration classique, induite par des facteurs inhérents aussi bien aux pays d'origine qu'à ceux de destination.
Les autres participants ont relevé notamment que les propositions de circularité ne doivent pas être seulement un moyen des pays développés pour limiter le mouvement des citoyens des pays en développement, mais plutôt s'inscrire dans un cadre de coopération et de solidarité Nord-Sud.
13/11/10
Source : MAP