Le nombre des migrants entrés illégalement dans l'Union européenne via la frontière terrestre gréco-turque a décru de 44% en un mois, après la mise en place des garde-frontières européens début novembre, selon l'agence européenne chargée de la surveillance des frontières (Frontex).
A la suite du déploiement début novembre de quelque "205 garde-frontières venus de 26 pays de l'Union européenne ainsi que d'Islande et de Suisse", accompagnés des forces de l'ordre grecques, le nombre des passages illégaux par la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie a été réduit de quelque 250 par jour en octobre à 140 environ en novembre, a déclaré mardi le directeur adjoint de Frontex, Gil Arias Fernandez, au cours d'une conférence de presse à Athènes.
En octobre, 7.586 personnes avaient été interpellées pour passage illégal de la frontière, et 4.270 l'ont été entre le 1er et le 29 novembre, ce qui représente une baisse de 44%" en un mois, a-t-il dit.
"Nous pensons qu'il ne s'agit pas uniquement du résultat de l'opération Frontex, mais aussi du changement de saison qui rend plus difficiles certains passages" a-t-il ajouté. Il a précisé que pendant le mois écoulé 13 passeurs avaient été arrêtés, de nationalités turque, afghane, bulgare, géorgienne et pour deux d'entre eux palestinienne.
Par ailleurs, depuis janvier, 41 personnes sont mortes en tentant de pénétrer en Grèce via la rivière Evros, qui marque la frontière avec la Turquie.
Au total, 91% des personnes entrées illégalement dans l'Union européenne sont passées par la Grèce en 2010, a-t-il ajouté, un chiffre en augmentation par rapport à 2009, alors que l'immigration illégale a, elle, décru, en volume global en raison de la crise économique dans l'Union européenne qui tarit l'embauche.
Frontex, qui interroge les migrants à la frontière gréco-turque près d'Orestiada, a déterminé quels étaient les prix payés aux passeurs par les candidats à l'émigration dans l'Union européenne.
Selon M. Arias Fernandez, le prix moyen payé par passage est de 400 euros. Pour un transfert entre Istanbul et la Suède, il est de l'ordre de 5.500 euros, et de 2.400 euros entre l'Afghanistan et Athènes.
D'après la même source, depuis le début de l'année, 11.165 interviews de migrants illégaux ont été réalisées : elles se sont soldées par 1.606 reconduites (volontaires ou forcées) dans le pays d'origine.
Source : Le Monde/AFP