mercredi 3 juillet 2024 18:20

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Le Pen relaxé dans l'affaire des affiches "Non à l'islamisme"

Le président du Front national Jean-Marie Le Pen a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris des chefs d'incitation à la haine envers les musulmans et les personnes d'origine algérienne. Pour l'instant, aucune partie n'a fait appel de cette décision.

C’est une relaxe qui crispe un peu plus l’atmosphère autour du procès pour incitation à la haine envers les musulmans et les personnes d'origine algérienne intenté par des associations contre Jean-Marie Le Pen. Le leader du Front national (FN) était poursuivi car le mouvement « jeunesse » de son parti avait diffusé en février 2010, lors de la campagne des élections régionales en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), une affiche titrée « Non à l'islamisme » et représentant une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France, elle-même recouverte du drapeau algérien percé de sept minarets en forme de missiles. Une image reprenant les thèmes d'un tract suisse, celui que l'Union démocratique du Centre (UDC) avait produit lors du référendum sur l'interdiction de nouveaux minarets. L'association entre Algérie et islamisme avait notamment provoqué la fureur bien compréhensive d'Alger.

Le tribunal correctionnel de Paris a finalement estimé jeudi 2 décembre que Le Pen n'était « ni l'auteur de l'affiche en cause, ni le responsable des sites sur lesquels elle avait été diffusée ». Sans aborder le fond du dossier, les magistrats de la 17e chambre ont débouté la Licra et SOS Racisme pour de pures questions de forme, alors que le procureur avait requis contre l'eurodéputé et conseiller régional de la région Paca un an d'inéligibilité, deux mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende.

Tribune politique

« Sa responsabilité était évidente ! », s'est indigné Me Patrick Klugman, l'un des avocats de SOS Racisme, qui a également reproché à Le Pen « sa couardise, car il n'assume pas ses responsabilités ».

Marine Le Pen a quant à elle regretté que le tribunal ne se soit « pas penché sur le fond » du dossier. Ce qui aurait offert une bonne tribune politique à peu de frais pour les idées du Front national. « Je trouve hallucinant que l'on envoie nos jeunes soldats combattre avec armes les talibans en Afghanistan et qu'on interdise aux responsables politiques que nous sommes de combattre les talibans et les islamistes par les mots en France », s'est insurgée la vice-présidente du FN en faisant encore une fois à dessein un amalgame nauséabond entre islam, islamisme et djihadisme. « J'assume cette affiche », a-t-elle encore martelé.

Le parquet a dix jours pour introduire un recours contre le jugement du tribunal tandis que SOS Racisme attend de connaître la décision du procureur avant d'interjeter ou non appel.

Source : Jeune Afrique/AFP

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