Le renforcement du statut avancé accordé par l'Union européenne (UE) au Maroc requiert la mise en place d'une stratégie favorable à une émigration conçue dans une perspective d'intérêts partagés, a affirmé mercredi à Rabat, le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur.
Cet objectif nécessite également la promotion d'initiatives favorisant les investissements productifs y compris ceux qui sont portés par les migrants, a ajouté M. Ameur qui intervenait lors d'un séminaire sur les relations Maroc-Europe.
Après avoir souligné l'importance d'une meilleure concertation entre le Royaume et l'UE sur la question de l'émigration, il a plaidé en faveur d'un cadre réglementaire entre le Maroc et ses partenaires européens.
M. Ameur, dont l'allocution a été lue en son nom par le secrétaire général de son département, a expliqué que plusieurs facteurs militent en faveur de cette institutionnalisation de la mobilité, citant, entre autres, les problèmes liés à une politique focalisée sur des mesures restrictives.
Il s'agit, a-t-il dit, d'établir un ordre migratoire concerté sauvegardant les intérêts du Maroc et de l'UE, estimant que la meilleure manière de lutter contre le racisme consiste à mettre en place, dans le cadre du partenariat, euro-marocain "un cadre contractuel pour une immigration réglementaire".
Pour sa part, le directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM), M. Driss Khrouz, a souligné que ce séminaire sur "les relations Maroc-Europe: histoire et avenir" interpelle un sujet stratégique, en ce sens qu'il détermine les intérêts et la direction que devraient prendre les politiques que les pays des deux rives de la Méditerranée devraient adopter.
Après avoir relevé que le Maroc et l'Europe possèdent une "histoire commune", il a indiqué que la question à laquelle "nous devrons répondre est de savoir si ce passé commun nous permet aujourd'hui de déterminer des convergences", expliquant que l'histoire de la Méditerrané a facilité la circulation des marchandises et partant celle des personnes.
"Au delà des rancoeurs que certains tirent de l'histoire en considérant que notre passé avec l'Europe est fait d'agressions, nos relations avec le vieux continent sont faites de relations, de moments heureux et de moments malheureux" et ont permis la création d'un espace véritablement fécond en termes de constructions régulières.
Et d'ajouter que le Maroc a eu accès à la modernité à travers l'Europe à partir de la fin du 19è siècle.
Placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce séminaire, initié par le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, la BNRM, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et le Centre de la culture judéo-marocaine, vise notamment, selon les organisateurs, à contribuer au "travail de déminage des fausses représentations et des préjugés, sans lequel aucun avenir n'est possible ".
Des chercheurs, des historiens des anthropologues et des économistes prendront part à cette rencontre tenue dans le cadre de l'exposition itinérante "le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre".
22/12/2010
Source : MAP