Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'inquiète du projet grec d'une clôture anti-immigrés à la frontière avec la Turquie.
La Grèce souhaite, en construisant un mur de 12,5 km de long dans la région d'Evros, empêcher les immigrés d'entrer illégalement sur son territoire. Neuf clandestins sur dix passent par la Grèce pour pénétrer dans l'Union européenne (UE), ce qui pèse considérablement sur les finances, déjà très éprouvées, d'Athènes.
L'agence onusienne dit craindre que ces demandeurs d'asile, qui fuient souvent la violence dans leur pays, ne prennent des chemins encore plus risqués pour entrer dans l'UE et tombent aux mains de 'passeurs' peu scrupuleux.
"Bien que tout pays ait le droit de contrôler ses frontières, il est clair que parmi les personnes traversant la Turquie vers l'Union européenne, un nombre important fuit la violence et la persécution", a dit Melissa Fleming, porte-parole du HCR, lors d'une conférence de presse.
"Nous pensons que construire des clôtures résout rarement le problème sous-jacent qu'est la pression migratoire", a-t-elle ajouté.
Parmi les demandeurs d'asile en Grèce, les Afghans sont les plus nombreux devant les Somaliens, les Irakiens et les Erythréens.
La Commission européenne a déjà dit son scepticisme vis-à-vis de ce projet.
La frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce est en fait longue de plus de 200 km, le long de la rivière Evros. La clôture serait construite à l'endroit où le plus de migrants tentent de passer.
L'immigration devait être au menu de la visite en Turquie vendredi du Premier ministre grec, George Papandreou.
Athènes se plaint depuis longtemps des efforts à ses yeux insuffisants des Turcs pour lutter contre l'immigration mais les deux voisins se sont engagés ces derniers mois à améliorer leur coopération en la matière.
7/11/2011
Source : Nouvel Obs/Reuters