La Roumanie et la Bulgarie ne sont pour l’instant pas les bienvenues dans l’espace Schengen. Elles tablaient sur la fin mars mais devront patienter encore des mois, voire plus. Pour que Roumains et Bulgares puissent voyager sans passeports, il faut que leurs pays fassent mieux en matière de surveillance des frontières et de lutte contre la criminalité et la corruption. Une exigence notamment française et allemande.
L’espace Schengen, du nom d’un village luxembourgeois, est constitué de 25 pays, pour la plupart des Etats membres de l’Union, et représente plus de 400 millions de citoyens. En Roumanie, plus encore qu’en Bulgarie, on comprend mal ce rejet et les progrès exigés dans la lutte anticorruption et la justice. Des progrès nécessaires, Bucarest en convient, et Bruxelles veille au grain. Mais faut-il lier les deux dossiers ? Pour l’analyste Elizabeth Collett du Migration Policy Institute, la vraie raison est ailleurs :
“Je pense que la France et l’Allemagne, avec un certain nombre d’autres pays, ont des difficultés politiques à se montrer ouvertes envers l’immigration. Même au sein du cadre européen, c’est controversé pendant une crise économique.”
Et puis il y a le précédent grec. Le pays a été recalé trois fois avant d’intégrer Schengen et aujourd’hui encore il a les plus grandes peines du monde à garder sa frontière avec la Turquie.
“Il peut y avoir une inquiétude légitime concernant la frontière grecque”, explique Elizabeth Collet. “Actuellement, la frontière grecque est une zone de tensions. Et si la Bulgarie entrait dans l’espace Schengen, elle deviendrait la prochaine zone frontalière de tensions pour l’immigration illégale, or c’est une inquiétude pour un certain nombre de pays.”
La Hongrie, qui préside l’Union, devrait présenter d’ici juin une liste des exigences posées aux deux candidats. Leur entrée pouvant être bloquée par le véto d’un seul pays, Roumains et Bulgares n’ont pas fini de montrer patte blanche.
Source : Euronews