Plusieurs acteurs économiques du Maroc et de l'Angleterre se réuniront, aujourd'hui à Londres, pour discuter des opportunités d'investissement au Maroc pour les Marocains établis au Royaume-Uni.
Quand un Marocain quitte son pays pour aller s'installer sous d'autres cieux, pour quelque raison que ce soit, il devient un vecteur de développement aussi bien pour son pays d'origine que pour celui qui l'accueille.
Il intervient, à double titre, dans l'économie des deux pays. Et Ils sont légion, les Marocains qui se sont exilés, dans différentes parties du monde, en emportant avec eux leurs compétences et leur savoir-faire. Des atouts qu'ils exportent à l'étranger et qu'ils mettent au service du pays d'accueil.
En contrepartie, ils envoient vers leur pays d'origine des revenus qui sont employés à renflouer les caisses de l'Etat et à être investis dans des projets qui génèrent de l'emploi pour leurs concitoyens. Faut-il rappeler, à ce propos, que le volume des transferts des MRE (Marocains Résidant à l'Etranger) est passé de 20 à 53 milliards de dirhams entre 2000 et 2008, soit 9.6 % du produit intérieur brut du pays. Les ressortissants marocains résidant au Royaume Uni, à l'instar de ceux dispersés dans les quatre coins du globe, ne dérogent pas à cette règle. Ils participent, via leurs transferts, à l'essor économique de leur pays. Il importe donc de connaitre cette catégorie de la population et d'aller à sa rencontre pour lui ouvrir de nouvelles perspectives d'investissement dans son pays.
Car la nouvelle génération de MRE se présente sous un nouvel aspect. Les jeunes de la diaspora manifestent, aujourd'hui, une volonté affichée de retourner dans leur pays pour y investir. Conscient des potentialités de cette jeunesse qui peut apporter beaucoup au Maroc, mais qui n'y investit pas assez, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (MCMRE), en collaboration avec l'Ambassade du Royaume du Maroc à Londres, part à la rencontre de cette communauté établie au Royaume Uni, pays avec lequel le Maroc est lié par des relations historiques, politiques et commerciales de longue date. En effet, les relations diplomatiques entre les deux Royaumes datent du 17e siècle. Aujourd'hui, forts de ce partage, les gouvernements des deux royaumes œuvrent pour un partenariat plus fort, plus solide et plus durable.
C'est dans ce sens que la rencontre, qui a lieu aujourd'hui, à Londres parviendra à rendre effective cette coopération et à promouvoir ces investissements productifs.
Elle a le mérite de réunir ensemble des Marocains et des personnes d'origine marocaine établis au Royaume Uni et des entreprises anglaises qui sont à la recherche de partenariats institutionnels ou d'affaires, d'un marché ou des opportunités d'investissements au Maroc. Y prennent part également différents représentants d'institutions économiques et financières marocaines. Co-organisée par l'Ambassade du Royaume du Maroc à Londres et le MCMRE, cet événement portera sur les opportunités d'investissement au Maroc pour les Marocains et personnes d'origine marocaine établis au RU. Grâce à un échange entre différents acteurs économiques résidant en Angleterre et leurs homologues du Maroc, les deux parties auront plus de visibilité sur les besoins des uns et des autres pour une meilleure réalisation de projets communs.
Les MRE en chiffres
Plus de 2 millions de MRE passent leurs vacances d'été au Maroc, et les analyses bancaires soulignent que les trois quarts des transferts financiers sont consommés pendant cette période.
Le reste constitue l'épargne qui servira plus tard à un investissement productif. Certes, ces fonds contribuent à la dynamisation de l'économie nationale et au développement du pays mais force est de constater que la part des transferts investis dans des projets productifs reste négligeable. Du coté du Maroc, ces transferts sont destinés, pour l'essentiel, à la consommation (79% soutien familial et dépenses en tourisme) ; en dépôts bancaires (16%) et dans une moindre mesure à l'autofinancement des investissements au Maroc (5% pour l'acquisition de logement et investissement productif). Au niveau local, ces dépenses sont effectuées, pour l'essentiel, dans les régions d'origine des MRE où ils passent une grande partie de leurs vacances. Ainsi, l'activité économique, commerciale et touristique de ces régions se trouve réanimée.
Au niveau sectoriel, la dépense des MRE s'étend aux différentes branches d'activité (commerce, transport, immobilier, assurances, activité auto-routière).
Source : Le Matin