mercredi 3 juillet 2024 20:40

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Interview : « Les migrants subissent des traitements cruels »

La caravane «Le Maghreb en route pour Dakar» est partie de Rabat le 28 janvier dernier en direction de la capitale sénégalaise où se tiendra le Forum social mondial  le 6 février. Interview de Mohamed Leghtas, coordinateur de la caravane.

Pourquoi avoir jugé utile d’organiser une telle caravane avant le Forum mondial social de Dakar ?

La décision d’organiser des caravanes convergentes vers Dakar, pour l’édition 2011 du Forum social mondial, a été prise par le comité international du FSM. Les réseaux et forums sociaux ont donc planifié l’organisation de caravanes en provenance des quatre coins du monde. Le comité de suivi du Forum social maghrébin a pour sa part pris l’initiative d’organiser la caravane «Le Maghreb en route vers Dakar» sous le slogan : «Liberté de circulation et d’installation pour tous». Cette caravane a quitté Rabat le 28 janvier dernier et est arrivée à l’île de Gorée le 2 février pour participer à la rencontre de la charte mondiale des migrants.

Qui a pris part à cette caravane du Maghreb ?

Parmi les participants, figurent 19 hommes et 18 femmes, dont 15 migrants subsahariens de diverses nationalités (Cameroun, Côte d’ivoire, Ghana, Sénégal, Mauritanie, Tchad, Guinée), des militantes et militants marocains représentant diverses associations et organisations de plusieurs régions du pays, ainsi que des activistes de France, de Belgique et d’Italie. Huit migrants et six Mauritaniens embarqueront à partir de Nouadhibou et de Nouakchott pour se joindre à la Caravane jusqu’à Dakar. Puis, les caravanières et caravaniers provenant de toutes parts formeront un cortège commun lors de la marche d’ouverture du Forum social mondial.

La caravane emprunte l’itinéraire des migrants illégaux qui traversent l’Afrique pour une éventuelle traversée vers l’Europe. Tout un symbole. Que voulez-vous prouver en faisant cela ?

Tout au long de l’itinéraire qu’ils parcourent à travers l’Afrique pour une éventuelle traversée vers l’Europe, les migrants subsahariens subissent des traitements cruels, dégradants et inhumains. En empruntant cet itinéraire, la Caravane contribuera à sensibiliser l’opinion publique, la société civile et les médias sur la question migratoire et faire connaître la situation de ces migrants au Maroc et en Mauritanie. Nous voulons également créer une synergie entre migrants et acteurs associatifs marocains, notamment les jeunes des associations de quartiers.

A chaque étape, des conférences et discussions seront organisées. Quels seront les thèmes abordés ?

Tout au long du parcours de la Caravane, des débats et rencontres seront organisés autour des thématiques fondamentales du FSM comme les droits des migrants, les droits humains, les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, la liberté de circulation et d’installation, ou encore la résolution des conflits.

La question migratoire est évidemment au centre des débats et rencontres programmés aux étapes de Nouadhibou, Nouakchott et Saint-Louis. Ces rencontres sont organisées en coordination avec les associations de défense de droits humains et des migrants et les composantes du Forum social mauritanien.

Le migrant semble être placé au cœur de vos préoccupations. Qu’espérez-vous que le Forum mondial social change à sa situation ?

Les 3 et 4 février, une Rencontre mondiale des migrants se tiendra sur l’île de Gorée, en vue d’amender et adopter la Charte mondiale des migrants.

Le projet de cette charte est une démarche qui veut permettre aux migrants d’élaborer et d’écrire collectivement, au niveau mondial, une charte de principes garantissant la liberté de circulation et d’installation sur l’ensemble de notre planète.

Elle consacre les droits qui sont accordés à la libre circulation des marchandises et des capitaux, permettant l’exercice par tous d’une pleine citoyenneté fondée sur la résidence et non la nationalité. Cette charte a la singularité d’être le seul document élaboré par les migrants eux-mêmes.

3/2/2011, Salma T.Bennai

Source : Le Soir Echos

Google+ Google+