Une centaine de journalistes marocains du monde ont assisté le week-end dernier à El Jadida, au colloque organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), en partenariat avec l’instance chargée du "Dialogue national médias et société". Une occasion pour ces professionnels des médias de débattre de différents sujets clefs à travers des ateliers thématiques.
Les participants à la première rencontre des journalistes marocains du monde, tenue du 4 au 6 février 2011 à El Jadida./MAP
Les 4, 5 et 6 février, El Jadida a abrité la première rencontre des journalistes marocains du monde. L’événement a suscité de vives réactions parmi la centaine de journalistes marocains de la diaspora qui y ont participé.
Les professionnels des médias ont saisi l’opportunité pour débattre de leur rôle, échanger sur leurs expériences, apporter des recommandations, entre autres.
La présentation d’une étude intitulée “Situation et attentes des journalistes marocains du monde” a soulevé une question controversée: celle de la contribution des journalistes marocains du monde au développement des médias communautaires nationaux à l’étranger pour remédier aux préjugés, voire améliorer l’image du Maroc.
Les médias communautaires
Dans l’assemblée, des journalistes ont d’abord tenu à rappeler leur rôle: un rôle social et non celui de porte-parole de leur pays d’origine. L’impact social et professionnel des médias communautaires a lui aussi fait polémique. Alors que pour certains, il s’agit de “supports ghettos”, où la cible est cloisonnée dans des problématiques intracommunautaires au détriment d’autres sujets pouvant les aider à évoluer ou mieux s’intégrer dans leur pays de naissance ou d’accueil, ils constituent pour d’autres un frein en termes de perspectives professionnelles.
Nombre de journalistes travaillant dans ce genre de supports affirment rencontrer des difficultés à percer par la suite dans des médias d’actualité plus générale. En bref, plusieurs journalistes ont dit vouloir être intégrés dans un processus de collaboration (par l’échange des expériences et des connaissances), et non dans un processus de développement de supports communautaires à l’étranger. Selon eux, ils stigmatisent à la fois les professionnels des médias et le public.
Remédier aux stéréotypes
Dans ce sens, des recommandations ont été faites non pas pour “améliorer l’image du Maroc” mais pour remédier aux stéréotypes véhiculés par des médias étrangers. Ainsi, certains intervenants ont demandé le développement de la formation par la mise à disposition de fonds aux journalistes marocains de la diaspora, une sorte de bourse qui leur permettrait de revenir au pays dans le cadre du travail, et de traiter ainsi des réalités du pays depuis l’intérieur. Ces informations devraient par la suite être diffusées ou publiées dans les médias étrangers pour lesquels ils travaillent.
Reste à définir le statut du journaliste marocain expatrié ou d’origine marocaine. Quelles formes prendront ces collaborations? Se feront-elles sous forme de partenariat avec des médias étrangers ou sous forme de collaborations ponctuelles entre le journaliste et le média marocain quand il s’agira, par exemple, de traiter de sujets sensibles? Reste alors à définir le rôle du journaliste, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs.
Source : Aufait