La Halde a lancé une série de débats sur la question du voile alors qu'une loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public entrera en vigueur le 12 avril, a-t-on appris lundi auprès de la Haute autorité contre les discriminations et pour l'égalité.
"Il n'est pas question de s'enfermer dans la question pour ou contre le voile", a précisé la Halde qui s'est retrouvée en première ligne dans l'affaire de la crèche Baby Loup, son ex-présidente Jeannette Bougrab ayant déjugé son collège des experts.
Pour la Halde, il s'agit toujours de dire "s'il y a ou non discrimination" lorsque l'institution est saisie.
Le premier débat sur le voile a été lancé avec des entreprises. Il sera suivi pendant environ un mois par d'autres avec les établissements de santé, les maisons de retraite et les crèches, des lieux où les publics "sont confrontés à la question du fait religieux".
"Il faut prendre de façon apaisée le traitement de la question tout en rappelant le cadre de la non-discrimination", a conseillé le Halde.
Son président Eric Molinié a estimé la semaine dernière dans La Croix qu'"entre la vie privée et les services publics, il existe une zone grise, tout un secteur d'activités où l'on sert l'intérêt général".
"Pour avancer sur la question du port du voile, il faut certes prendre en compte les éléments juridiques, mais aussi la mission d'intérêt général et les publics concernés", avait-il dit.
Dans l'affaire Baby Loup, une crèche située à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), la Halde avait soutenu une ancienne employée licenciée pour avoir refusé d'enlever son voile. Elle a été ensuite désavouée par Jeannette Bougrab qui a dirigé l'institution d'avril à mi-novembre, date de son entrée au gouvernement.
La Haute autorité doit rendre une nouvelle délibération le 28 février sur ce sujet.
Source : AFP/La Croix