samedi 23 novembre 2024 11:34

Conférence des journalistes marocains du monde : Entretien avec Driss El Yazami

Les Échos quotidien: Quelles étaient les principales conclusions de la première conférence des journalistes marocains du monde organisée le week end dernier?

Driss El Yazami : Cette rencontre a constitué la dernière étape du processus de consultation publique du dialogue national «Médias et société». Elle a rassemblé près de 230 participants, en provenance de 18 pays et travaillant dans près de go médias ( ... ). Ces éléments quantitatifs fondent, à mes yeux, les deux premières conclusions: l'immigration a changé et il nous faut l'associer à tous les grands débats nationaux. Elle peut, sous certaines conditions, enrichir ces débats et constituer une plus-value certaine. Les autres conclusions importantes concernent la formation des journalistes traitant à partir du Maroc de l'émigration et la facilitation de leur accès aux sources d'information, le soutien aux divers médias communautaires, l'évaluation et l'amplification de l'offre médiatique publique en direction de l'émigration.

Selon vous, quelles sont les priorités dans ce chantier médiatique, en ce qui concerne la communauté marocaine à l'étranger?

Il nous faut d'abord finaliser les rapports des quatre ateliers thématiques et des deux séances plénières et voir avec l'Instance du dialogue, comment tout cela sera repris dans le Livre blanc ... Au delà de cet aspect, il faut approfondir la réflexion sur l'offre du pôle public marocain et maintenir les échanges entre les journalistes marocains, en partant de leur situation concrète et de la diversité de leurs interrogations et attentes. L'idée de réunions par régions a été en effet évoquée et elle est légitime : la situation des journalistes travaillant dans le Golfe n'est en effet pas la même que celle de ceux qui sont en Europe par exemple. Une autre priorité immédiate est celle de la formation.

Comment le CCME compte-il s'impliquer par la suite dans ces différents chantiers, auprès des médias nationaux?

Le principe d'une réunion dans les prochaines semaines avec le directeur de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), a été arrêté, avec l'objectif d'examiner la question de la formation justement. Le CCME est disponible pour y contribuer de manière concrète. L'autre axe concret est de voir avec les directeurs des publications et les journalistes eux-mêmes, comment faciliter leur travail et il ya eu à ce niveau, de nombreuses idées concrètes qui ont été avancées: bourses de séjour dans les pays de résidence, stages dans des rédactions étrangères ou dans des médias communautaires, annuaire des chercheurs et des personnes ressources pour faciliter l'accès à l'information, etc. Il y a enfin la décision de rééditer l'événement. Nous avons en effet décidé de lancer «le forum d'El Jadida des journalistes marocains du monde» en l'élargissant, l'année prochaine, aux responsables des agences de communication et des maisons de production.

Dans quelle mesure est-il possible de constituer un réseau fort de journalistes marocains du monde, voir, même un véritable «Iobbying » comme en ont parlé certains lors des rencontres?

Je ne crois pas qu'il faille réfléchir dans ces termes. Notre première mission est d'offrir un espace pour que ces journalistes continuent à discuter ensemble avec leurs homologues du Maroc (c'est le but du  Forum d'El Jadida), de les informer de la manière la plus objective des dynamiques marocaines et des réformes en cours dans le pays, pour leur permettre de faire leur travail de la manière la plus professionnelle possible ( ... ). Je ne crois pas qu'il faille exiger d'eux de servir leur pays de résidence (dont ils sont de plus en plus des nationaux) ou leur pays d'origine, mais de veiller à les rapprocher.

Propos reccueillis par Sophia Akhmisse

Source : Les Echos

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