L'Australie s'est félicitée jeudi de son modèle de multiculturalisme, le "meilleur du monde", selon son ministre de l'Immigration, qui permet aux immigrants de s'intégrer au moment où la question fait largement débat en Europe.
Pour le ministre Chris Bowen, le principe australien d'assimilation de différentes cultures est "génial" car il encourage les immigrants à s'intégrer plutôt qu'à se comporter comme de simples "travailleurs hôtes".
"Pour moi, le multiculturalisme, c'est un peu comme le mariage. Il comporte ses difficultés et ses tensions", a déclaré M. Bowen mercrdi soir devant le Sydney Institute, un centre de réflexion.
"Nous devons nous rappeler de temps en temps les uns les autres que l'on gagne à vivre ensemble. Cela demande de l'attention, de la persévérance", a-t-il ajouté.
L'Australie, peuplée de colons britanniques, a ensuite accueilli plusieurs vagues d'immigration successives, des Chinois pendant la Ruée vers l'or au 19e siècle, mais aussi des Vietnamiens, Italiens, Grecs, Européens de l'Est et récemment de nombreux étudiants indiens.
Mais le sujet reste un point de friction entre les partis, alors que le pays voit régulièrement des immigrants clandestins tenter de rejoindre ses côtes à bord de bateaux de fortune.
Le pays a par ailleurs connu des incidents mettant en cause sa communauté musulmane. Des émeutes avaient éclaté en 2005 quand des Australiens d'origine libanaise avaient été pris pour cible à Sydney .
De plus, des dizaines de musulmans ont été emprisonnés dans le pays, en vertu de sévères lois antiterroristes.
Pour M. Bowen, il est "inévitable" que l'immigration de musulmans fasse débat "dans une période d'inquiétude face au terrorisme inspiré par l'extrémisme islamiste".
Les propos de M. Bowen interviennent alors que la question du multiculturalisme fait débat en Europe.
Le multiculturalisme est "un échec", a déclaré récemment le président français Nicolas Sarkozy, car, a-t-il dit, "on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait".
Le chef de l'Etat était ainsi le troisième grand responsable politique européen à déclarer que le multiculturalisme était un échec, après la chancelière allemande, Angela Merkel, et plus récemment le Premier ministre britannique, David Cameron.
17/2/2011
Source : AFP/La Croix