samedi 23 novembre 2024 14:20

La communauté marocaine résidant à l'étranger crée dans toutes les langues (Driss Yazami)

Le président du Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME), Driss Yazami, a indiqué que la communauté marocaine résidant à l'étranger crée dans toutes les langues bien que le français domine encore leurs écrits.

M. Yazami a ajouté, dans un entretien à la MAP en marge de la 17ème  édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), qu'au cours des  dernières années sont apparus des écrivains marocains qui, en plus du   français, s'expriment en hollandais, en flamand, en catalan et en anglais  notamment, estimant que le champ culturel connaitra au cours des années à venir  des œuvres marocaines en espagnol, en italien et en d'autres langues.

Après avoir  souligné la nécessité de déployer davantage d'efforts en vue  d'entreprendre la traduction des écrits des marocains établis à l'étranger afin  qu'elles soient accessibles à tout le monde, il a relevé que les marocains de  la seconde génération résidant à l'étranger sont très productifs et que leurs  écrits portent essentiellement sur les questions sociales et les problématiques  de l'identité et de la recherche de soi.

A ce propos, M. Yazami a indiqué que le livre " Le dernier patriarche "  de Najat El Hachmi paru en catalan et qui a remporté le prix de Barcelone,  illustre  ce genre d'écrits en abordant la question identitaire à travers la  relation père-fils.

Il a ajouté que cette écriture est mise en branle des fois par le conflit  violent entre les origines et des fois par la réconciliation, soit consciemment  soit inconsciemment.

Le président du CCME a souligné, à cet égard, que la réconciliation avec  la famille signifie la réconciliation avec l'identité et l'origine, laquelle,  réconciliation, doit prendre en compte la nouvelle appartenance et ce que cela  implique pour la question du choix entre l'origine et le lieu d'adoption.

D'autre part, a-t-il poursuivi, il faudrait prendre en considération les  mutations exprimées par la littérature de l'immigration, surtout par la seconde  génération, relevant les compétences dont dispose la communauté marocaine à  l'étranger, rappelant la participation, récemment, au colloque sur la presse et  l'immigration de 230 marocains venus de 18 pays, dont une journaliste marocaine  qui présente le journal télévisé en Russie et une autre qui tient une chronique  dans le plus grand quotidien italien d'économie lu par les hommes d'affaires et  l'élite économique dans ce pays ainsi que d'un enseignant-chercheur dans le  domaine des média au Brésil.

Il a, en outre, souligné la nécessité de mettre la lumière sur les  mutations qu'a connues le phénomène de l'immigration en ce sens que celle-ci  s'est féminisée et intervient, aujourd'hui, dans un contexte de mondialisation,  de nouvelles problématiques économiques et de l'importance de la question de la  relation pays d'origine-communauté établi à l'étranger.

Dans ce cadre, il a rappelé que le CCME a organisé des rencontres  scientifiques sur les questions des langues et a édité de nombreux livres  relatifs à la langue arabe et à la façon de la faire parvenir à l'autre.

Il a, en outre, mis l'accent sur l'importance de développer la  communication avec la communauté marocaine résidant à l'étranger en tenant  compte de la diversité de ses composantes et de leurs domaines d'action et leur  histoire dans les pays d'accueil.

M. Yazami a, enfin, fait savoir que le processus d'intégration au Canada,  par exemple, n'est pas le même à Dubaï ou Moscou, appelant à la nécessité  d'approfondir la connaissance des différences socioculturelles parmi la  communauté marocaines à l'étranger, des jeunes générations et de leurs   aspirations et différences en ce sens qu'elles  marquent leur relation avec le  pays d'origine.

18/2/2011,  Jamaleddine Benlarbi

Source : MAP

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