L’insurrection populaire et la répression du pouvoir continuent en Libye. Dans ce chaos généralisé, les étrangers sont également victimes d’actes de violences. Les Marocains n’en auraient, cependant, subies aucune, à en croire le ministère en charge de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger. Le ministère de Mohammed Ameur indique prendre en charge les frais de retour des citoyens qui le désirent.
Au moment où plusieurs pays dont la France, la Turquie, la Russie et la Chine procèdent au rapatriement de leurs ressortissants, le Maroc, lui, tarde encore. Une passivité qui peut inquiéter mais le ministère des MRE rassure à sa manière. Jamal Azouaoui, chargé de communication, indique qu’à ce jour, il n’y a « pas de blessé ni de décès » de Marocains à signaler. Mieux, ajoute-t-il, « les Marocains n’ont pas été victimes d’attaques xénophobes. »
Prise en charge
Au ministère on fait savoir, toutefois, que « les personnes qui en font la demande seront prises en charge. » Cette prise en charge consiste en l’achat par le ministère « du billet d’avion » pour le retour au Maroc car, pour le moment, seules les lignes aériennes civiles assurent la navette entre le Royaume et la Libye. Les autorités ne jugent pas encore nécessaires de mettre en place un dispositif militaire pour le rapatriement de Marocains. Même si « toutes les options sont ouvertes. »
Rotations aériennes limitées
Toutefois, la détérioration progressive de la situation en Libye complique les choses. A Benghazi, deuxième ville du pays qui concentre la plus forte communauté marocaine après la capitale, l’aéroport est hors service, bombardé lors d’affrontements très violents. A l’aéroport de Tripoli également les vols sont intermittents en raison des fermetures fréquentes que connaît la plateforme.
Cette situation va certainement limiter l’efficacité d’un éventuel pont aérien de même que le dispositif spécial que la Royal Air Maroc serait en train de mettre en place. Autre difficulté, la communauté marocaine établie en Libye est très importante. Elle oscille entre 75 000 et 120 000, voire 160 000 personnes.
Même si une bonne partie d’entre eux ne voudra sans doute pas quitter le pays, par crainte de perdre ses biens, acheminer tous ceux qui choisiront l’autre option s’avère déjà difficile. Raison de plus pour les autorités d’anticiper autant que possible pendant qu’il est encore temps car Seïf-al isam Kadhafi a déjà prédi des « rivières de sang ».
22/2/2011
Source : Yabiladi