La deuxième édition, en France, de la Journée sans immigrés aura lieu, mardi 1er mars, dans tout le pays. Objectif : commencer à changer le regard stigmatisant de la société sur l’immigré. « Par notre absence nous démontrerons la nécessité de notre présence », explique Karima Ibnou, adhérente du collectif 24H sans nous, en France.
« Le climat actuel, en France, est méprisable. L’immigré est le bouc émissaire, coupable de tous les maux de la France. Immigré = chômage, délinquance, déficit budgétaire ... », dénonce Karima Ibnou, adhérente du collectif 24H sans nous, en France. Ce dernier appelle les immigrés à se retirer de la vie économique et sociale du pays pendant toute la journée du 1er mars. Une mobilisation particulièrement importante, cette année ; « Je crois que le climat actuel et celui à venir, compte tenu de l’élection présidentielle de 2012, promet de nombreux débordements et autres propos insultants à l’égard des immigrés », ajoute-t-elle.
Lancée en France, l’an dernier, par Peggy Derder, Nadir Dendoune et Nadia Lamarkbi la journée sans immigrés a fait des émules. Depuis 2010, les trois militants, rejoints pas des collectifs dans toute la France et soutenus par la CFDT, FSU, Solidaires, le Syndicat de la Magistrature et l’UNSA, appellent à nouveau les immigrés à se mobiliser. A l’instar de ce qui se fait aux Etats-Unis, l’idée est de permettre à l’ensemble de la société de prendre conscience, en creux, de l’importance de ce groupe de population. « Le reste viendra de fait », estime Karima, en référence aux droits des immigrés.
Le 1er mars 2011, différentes manifestations auront lieu un peu partout en France. Une rencontre débat est organisée à Paris à partir de la question « Que serait la France sans ses immigrés ?», de 17h30 à 20h, à la Bourse du travail de Saint-Denis. A Saint-Etienne, une table ronde évoquera les apports de l’immigration, à 16h, à la Bourse du travail. A Lyon, un rassemblement aura lieu sur la place des Terreaux, de midi à 14h. A Marseille, un don du sang fera, notamment, office de mobilisation. La quasi-totalité des actions publiques sont recensées, pour la France, sur le site de « La journée sans immigrés ». Le mouvement connait aussi un succès croissant en Europe. Cette année, l’Autriche et l’Italie verront se dérouler des actions similaires.
En 2010, 7000 personnes avaient défilé dans les rues, au total, dans toute la France. Elles étaient 15 000 en Italie, à Naples et Milan. La plupart des immigrés se montrent réceptifs à cet appel, mais ceux « originaires d'Europe y sont, toutefois, moins attentifs car bien souvent les stigmatisations sont plus durs envers les immigrés d'origine maghrébine ou d'Afrique noire et les immigrés de culture ou de religion musulmane », explique Karima Ibnou.
Source : Yabiladi