«J’ai souffert pour que mes enfants aient une vie meilleure, une vie digne», c’est avec ces mots que Hajja Aicha, une des doyennes de l’immigration féminine marocaine en Grande-Bretagne a choisi d’entamer son histoire, dans la langue de Shakespeare qu’elle a appris sur le tas, loin des bancs de l’école.
Le choix de la langue n’est pas fortuit pour cette sexagénaire. Elle veut par là transmettre aux nouvelles générations de femmes marocaines un message de persévérance et de ténacité face aux obstacles de la vie. Hajja Aicha a transporté, aujourd’hui, à travers son laborieux parcours en terre d’accueil des femmes de toutes générations confondues et de plusieurs nationalités, venues célébrer la journée internationale de la femme à l’association Al Hassaniya pour la femme arabe à Londres.
Abandonnée de son mari qu’elle a fait venir en Grande-Bretagne pour l’aider à l’éducation de ses trois enfants, cette icône, qui incarne une image oh combien honorable de la femme marocaine, n’a pas lâché prise.
Enchainant plusieurs besognes par jour, Hajja Aicha n’avait d’objectif que de réunir les moyens nécessaires pour nourrir et bien éduquer sa progéniture, qui est aujourd’hui sa seule fierté ou presque la seule.
Elle parle en fait hardiment du travail d’interprétariat qu’elle accomplissait pour le compte des services juridiques et hospitaliers de sa municipalité, servant d’intermédiaire à ses concitoyens marocains nouvellement arrivés dans le pays.
Pourtant… Un regret continue à lui tenir à cœur. Hajja Aicha ne sait ni lire ni écrire. Elle aurait aimé saisir l’occasion pour étudier, mais elle avait une autre priorité, ses enfants.
Chaque femme parmi l’assistance a en effet son histoire et son combat propre à elle mais qui les a réunit pour célébrer dans la convivialité une journée qui leur est dédiée.
Répondant, comme à l’accoutumée, au devoir de soutenir la femme dans la joie et dans la tristesse, l’association Al Hassaniya a convié des femmes de communautés diverses pour venir fêter le 8 Mars dans la fierté des réalisations de la femme arabo-musulmane en terre britannique.
«Nous avons beaucoup de choses dont nous devons être fières. La femme marocaine est une femme très active dans chaque domaine d’action qu’elle entreprend en terre d’accueil», a confié Mme Souad Talsi, présidente de l’association Al Hassaniya.
Mme Talsi ne cache pas sa fierté du fait qu’une marocaine arrivée il y a quarante ans avec ses parents en Grande-Bretagne ait pu réaliser quelque chose en faveur de sa consœur arabe. Al Hassaniya est le seul centre à Londres à traiter des problèmes de la femme marocaine et arabe en général, souligne-t-elle.
Et les communautés arabes le lui rendent bien. Algériennes, libanaises, irakiennes et autres sont reconnaissantes à l’association non seulement pour les services et l’aide qu’elle leur apporte mais aussi pour le climat familial qu’elle leur offre.
Projetant son regard loin du ciel londonien, Mme Talsi n’a pu s’empêcher de déplorer le fait qu’une seule femme ait été nommée ministre dans le nouveau gouvernement au Maroc, appelant à une application des dispositions de la nouvelle constitution.
La rencontre a également été une opportunité pour Mme Habiba Zemmouri, vice-consul au Royaume-Uni de rappeler la grande attention que SM le Roi Mohammed VI accorde à la femme.
Elle a à ce titre rappelé les différents chantiers lancés par le Souverain pour la promotion des droits de la femme, citant dans ce cadre le code de la famille, le quota consacré aux femmes aux élections, les dispositions de la nouvelle constitution et finalement le fonds de solidarité familiale.
En somme, c’est la journée des honneurs pour une femme symbole de tous les sacrifices
8/3/2012, Hanane Berrai
Source : MAP
8 mars: La persévérance de la femme marocaine célébrée sous les cieux londoniens
Publié dans Médias et migration
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