Plusieurs milliers de professionnels de la santé de pays de l'Union Européenne dont l'Espagne, ont exigé de l'UE de garantir l'accès "non discriminatoire" des immigrés irréguliers aux services de santé tel que stipulé par les normes internationales et conformément à la déontologie de la profession.
Une déclaration intitulée "vers l'accès non discriminatoire aux services de santé" sera remise ce mardi au Parlement Européen par "Médecins du Monde " et le réseau d'ONGS HUMA, apprend-on auprès de l'antenne Espagne de "Médecins du Monde".
La déclaration entre dans le cadre d'une campagne européenne destinée à mobiliser les professionnels de la santé pour respecter, garantir et assurer " des services de santé sans discrimination".
Selon "Médecins du monde", l'accès à la santé sans discrimination pour tous est un droit reconnu par les principales lois et normes internationales.
Pourtant, en Europe la majorité des lois nationales sont franchement discriminatoires à l'encontre des personnes immigrées sans permis de résidence, leur refusant ainsi l'accès à une assistance médicale y compris dans des situations d'urgence comme les accouchements".
Dans cette campagne dirigée au personnel sanitaire d'une douzaine de pays de l'Union Européenne, "Médecins du Monde" et le réseau des Organisations HUMA, exigent "une attention médicale sans discrimination pour toutes les personnes résidantes dans l'UE indépendamment de leur situation administrative".
Les initiateurs de cette campagne dénoncent que dans la majorité des pays de l'UE les personnes sans permis de résidence rencontrent énormément de problème au moment de prétendre à un accès au service de santé, une situation résultant des lois propres à chaque pays qui "limitent ou empêchent" toute couverture médicale, de " la complexité " des systèmes de santé, ou encore de la peur que ressentent les propres immigrés irréguliers de se voir dénoncer en se dirigeant à un centre de santé.
Concernant ce dernier point, la campagne de sensibilisation invitent les professionnels de la santé européen à refuser et à rejeter "toute dénonciation " devant les autorités publiques de leur pays des immigrés irréguliers sollicitant un service de santé.
Pour ce qui du cas de l'Espagne, les organisations signataires de la déclaration demandent de doter le système de santé du pays des ressources indispensables pour faciliter à l'ensemble de ses professionnels la connaissance culturelle nécessaire à une meilleure compréhension et un meilleur diagnostic médical.
Les mêmes organisations dénoncent l'utilisation en Espagne " à des fins purement électoralistes de fausses alertes socio sanitaires soit disant provoquées par l'immigration irrégulière", ainsi que l'application de mesures administratives arbitraires qui limitent l'accès effectif au droit à la santé à travers la loi Espagnole aussi bien étatique qu'autonomique et rendent difficile l'exercice de la pratique médicale.
Parmi les organisations signataires de cette déclaration figurent le Comité Permanent des Médecins Européens (CPME), le Conseil Européen des ordres des médecins (ECMO), la Fédération Européenne des associations des infirmières (EFN), la Société Espagnole de Médecine Familiale et communautaire (semFYC), la Fédération des associations pour la défense de la santé publique (FADSP) et l'association des Etudiants de Médecine pour la coopération et le développement.
22/3/2011
Source : MAP/Aufait