Après ses déclarations controversées, le ministre de l'Intérieur a appelé ses troupes à se "mobiliser" pour atteindre cet "objectif" minimal.
Claude Guéant a affiché, vendredi 25 mars, sa fermeté vis-à-vis de l'immigration clandestine. "L'objectif" minimal est de "28.000 éloignements" pour 2011, a affirmé le ministre de l'Intérieur. "Il est impérieux de l'atteindre", a-t-il ajouté.
Ce chiffre, identique à celui de l'année précédente, "doit même (être) dépassé dès lors que nous disposerons, avec la loi sur l'immigration et l'intégration, d'outils juridiques nouveaux", a encore énoncé le ministre.
Exhortations
"Mobilisez-vous, cela passe par des interpellations et chacun de vous sait où et comment procéder !", a exhorté Claude Guéant devant les directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP) et les commandants de groupements de gendarmerie.
Le nombre d'expulsions en 2010 n'a pas été communiqué. Sur les onze premiers mois de l'année, il s'élevait à 25.511, soit une diminution de 7% par rapport à 2009. Le ministre a regretté que "les résultats du mois de janvier 2011 (soient) en retrait par rapport au mois de janvier 2010 : 1.822 éloignements ont été réalisés, soit une baisse de 8,5% par rapport à l'année dernière".
Claude Guéant a également insisté sur l'usage de "la biométrie afin de mieux lutter contre l'immigration irrégulière". Un "important travail d'équipement des postes consulaires" a été engagé à cet effet, "doublé d'un équipement prioritaire de la police aux frontières et des douanes aux points de passages et des brigades mobiles de recherche".
Pression
La France va enfin "renforcer" sa "pression sur les Etats pour faire aboutir les procédures d'éloignements trop souvent contrariées", en particulier par la non-délivrance des laissez-passer consulaires par les pays d'origine, préalable à toute expulsion. Des "mesures de pression" sont ainsi prévues à l'égard des pays "qui ont un taux de délivrance inférieur à la moyenne de 31% observée en 2009", a précisé le ministre controversé.
Ces déclarations surviennent alors que l'ancien secrétaire général de l'Elysée se trouve déjà au cœur d'une série de polémiques. Pour avoir jugé qu'"à force d'immigration incontrôlée", "les Français ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux", il a d'abord été accusé de chasser sur les terres du Front national en pleine campagne cantonale.
Polémiques à répétition
A deux semaines du débat prévu par l'UMP sur la laïcité, il a encore suscité un tollé après avoir déclaré jeudi que les usagers des hôpitaux ne pouvaient être autorisés à "manifester une quelconque préférence religieuse".
Et vendredi, après la gauche, c'est le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui, commentant le conflit libyen, s'en est pris aux "amis occidentaux" qui "emploient des expressions très déplacées telle que croisade, ce qui provoque des interrogations".
Une allusion à l'hommage de Claude Guéant au président de la République Nicolas Sarkozy, dont il s'est félicité lundi qu'il ait "pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies, et puis la Ligue arabe et l'Union africaine".
"Je maintiens l'ensemble de mes propos", a martelé vendredi Claude Guéant lors d'un déplacement consacré à la lutte contre la délinquance dans le quartier populaire de Barbès, à Paris.
26/3/2011,
Source : AFP /Nouvelobs.com