Le gouvernement du Québec rejette catégoriquement l'idée d'interdire le port du voile intégral dans la rue comme l'a décidé la France, cette semaine.
La ministre de l'Immigration et des Communautés Culturelles Kathleen Weil a indiqué clairement, mardi, qu'elle n'a nullement l'intention d'imiter la France qui a appliqué, cette semaine, sa loi qui interdit le port du Niqab ou du Burqa dans les endroits publics et même sur la rue.
La France est le premier pays européen qui applique cette loi votée en octobre dernier. Des incidents sont déjà survenus.
"Le cadre juridique que nous avons est très différent de celui de la France qui est allée légiférer sur l'ordre public", a dit Mme Weil en exprimant clairement qu'il est hors de question d'emboîter le pas.
Loi
Kathleen Weil considère que le projet de Loi 94 balise cette question sur les accommodements raisonnables. Ce projet prévoit que le port du voile intégral est interdit dans l'octroi des services publics mais non dans les endroits publics.
"On ne croit pas que la kippa ou le voile vient interférer d'une manière ou d'une autre avec la neutralité religieuse de l'État. Les gens font beaucoup de confusion, le Québec est un état laïc", a-t-elle indiqué.
"Nous on dit qu'on doit découvrir le visage lorsqu'un service gouvernemental est donné ou reçu. On a besoin de vous voir pour des raisons de communications dans l'espace gouvernemental", explique-t-elle.
"C'est pour des raisons d'identification et de sécurité comme lors des démarches pour les immatriculations, les permis de conduire ou autres", poursuit Mme Weil. "C'est une pratique normée au Québec. On croit à la liberté de religion".
La ministre estime que le Québec intervient, avec son projet de Loi, sur quelque chose de "raisonnable, pré mitoyen qui nous reflète avec notre charte des droits et libertés", exprime-t-elle.
12/4/2011, Annie Saint-Pierre
Source : Journal Québec