La très contestée nouvelle loi espagnole sur l'immigration entrera en vigueur le 1er juillet prochain, soit deux mois après sa publication au bulletin officiel.
Selon les médias espagnols qui se font l'écho, mardi, de cette décision, la promulgation de la très contestée loi sur "les Droits et libertés des étrangers en Espagne et leur intégration en Espagne", qui devait être approuvée durant le premier semestre de l'année dernière, accuse près d'un an de retard.
Adoptée le 15 avril dernier par le Conseil des ministres espagnols après consultation des différents interlocuteurs sociaux et les organisations spécialisées en immigration et le passage obligé à Las Cortes (les deux chambres du Parlement Espagnol), la nouvelle loi sur l'immigration ne fait pas l'unanimité de l'ensemble des acteurs concernés par la question.
Défendue par l'exécutif, qui affirme que la nouvelle législation apporte des nouveautés positives comme le fait d'accorder plus de protection aux immigrés victimes de la violence du genre en situation irrégulière ainsi qu'à leurs enfants et aux victimes des mafias de l'immigration et de faciliter "un retour privilégié" en Espagne pour tout immigré au chômage ayant opté pour le programme du retour volontaire à son pays d'origine, la nouvelle loi est, par contre, fortement critiquée par les collectifs et les associations de défense des immigrés qui y voient un retour en arrière en matière de traitement de la question migratoire en Espagne.
Ainsi, un total de 84 organisations sociales parmi lesquelles des associations d'immigrés et de défense des droits de l'Homme comme SOS Racisme, la Fédération Etatique des associations d'immigrés et de réfugiés (Ferine) ou encore le centre de Défense et étude des droits humains (Cedehu), et des syndicats, regroupés au sein du "Réseau pour le droit à avoir des Droits" ont signé, récemment un manifeste dans lequel elles expriment leur rejet de la nouvelle loi sur l'immigration qui "ne protège pas les droits des immigrés".
La protection de la population immigrée la plus vulnérable, la régularisation des immigrés sans papiers et la fermeture des centres de rétention des immigrés en situation irrégulière, sont quelques unes des revendications des associations qui ne figurent pas dans la nouvelle réglementation, dénoncent ces associations qui critiquent également que la nouvelle loi rend "encore plus complexes les procédures administratives de la régularisation ou du regroupement familial".
Ces mêmes associations regrettent également que la nouvelle loi "laisse un vide" concernant les rafles policières opérées contre les immigrés en situation irrégulière en Espagne.
3/5/2011