Rétablissement des frontières nationales, retour des visas, conditionnalité de l'aide: l'Union européenne s'est prononcée jeudi pour une approche très sécuritaire des mouvements migratoires dictée par l'influence grandissante de ses partis populistes et xénophobes.
Sous l’impulsion de Rome et de Paris, confrontés à une arrivée inhabituelle de migrants d’Afrique du Nord, l’Union européenne devait revoir hier les conditions de suspension provisoire des accords de libre-circulation dans l’espace Schengen.
“Il n'est pas question de construire une forteresse”, se défend Cécilia Malmström, la commissaire européenne chargée des questions d'immigration. Et pourtant: rétablissement des frontières nationales, retour des visas, conditionnalité de l'aide: l'Union européenne est pour une approche très sécuritaire des mouvements migratoires, défendue par la France avec le soutien de l'Allemagne.
Le sécuritaire avant tout
Selon Cécilia Malmström, les propositions se veulent une réponse ponctuelle aux carences constatées dans le contrôles des frontières extérieures du sud de l'UE, soumises à des arrivées massives de migrants. Pourtant il s'agit bien de mesures sécuritaires imposées par la France avec le soutien de l'Allemagne et de nombreux autres pays du Nord.
La commissaire européenne veut obtenir des avancées dans l'accueil des réfugiés dont beaucoup prennent la mer pour tenter de gagner l'Italie, porte d'entrée dans l'UE. Mais “il n'est pas question de redistribution d'un Etat membre vers d'autres”, répond le président Sarkozy.
Par ailleurs, la Commission européenne a demandé des explications aux autorités danoises qui ont pris les devants, et annoncé de manière unilatérale leur intention de renforcer les contrôles frontières, au sud avec l’Allemagne et à l’ouest avec la Suède, d’ici deux à trois semaines.
13/5/2011
Source : AFP/Aufait