La nécessité de prévoir dans la Constitution des dispositions claires et précises garantissant la représentativité des Marocains résidant à l'étranger et la constitutionnalisation de la spécificité des Marocains du monde comme composante intégrante de la nation marocaine, ont été au centre d'une rencontre dimanche à Montréal, en marge de la première rencontre des femmes marocaines des Amériques.
En présence de membres du Conseil de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME), des ressortissants marocains établis au Canada se sont ainsi réunis en vue de présenter un mémorandum à l'attention de la Commission consultative chargée de la révision de la Constitution, appelant à inclure la spécificité MRE dans la nouvelle Constitution.
"Par le présent mémorandum, nous souhaitons attirer l'attention des membres de la commission sur les préoccupations et priorités des citoyens marocains du monde, et ceux du Canada en particulier, et espérons qu'elles seront prises en considération dans le projet de la Constitution", lit-on dans le préambule du texte dont les recommandations ont été présentées par les initiateurs au public présent.
"Nous sommes convaincus que toute initiative susceptible d'améliorer la bonne gouvernance au Maroc ne peut être que bénéfique pour tout Marocain, y compris la communauté marocaine résidant au Canada, toutes confessions confondues. Forte de ses 115 000 membres, dont 85 000 environ établis à Montréal, intégrée dans la société d'accueil, et participant activement à la vie publique, cette communauté demeure indéfectiblement attachée à son pays d'origine, à ses valeurs et sa culture", poursuit le document.
Tout en saluant le processus de réformes dans tous les domaines entrepris au Maroc, les participants ont débattu notamment les nouveautés et les dimensions de la réforme constitutionnelle à l'épreuve du projet de régionalisation avancée, en insistant en particulier sur la représentativité au sein du parlement et le droit de vote à partir du pays d'accueil.
En s'interrogeant sur la constitutionnalisation de certaines instances de gouvernance stratégique à la lumière des bonnes pratiques de gouvernance, ils ont estimé que la seule issue de la représentativité du CCME est le mode électif.
Outre "la reconnaissance et la constitutionnalisation de la spécificité des Marocains du monde comme composante intégrante de la nation marocaine", le mémorandum insiste aussi sur "le droit à la représentation des Marocains du monde dans les institutions nationales telles que le Conseil économique et social (CES), le Conseil national des droits de l'homme (CNDH), l'Instance centrale de prévention de la corruption, l'Institution du médiateur, le Conseil de la concurrence, l'Institut royal de la culture amazigh (IRCAM), l'Institut de Recherches et d'Etudes Stratégiques (IRES) etc.".
Le mémorandum cite également "le droit à la représentation des Marocains du monde au sein la Chambre des conseillers" et "l'intégration, par le biais d'une loi organique, de l'ensemble des Marocains du monde dans une région économique à part entière dans le cadre de la régionalisation avancée".
Cette initiative volontaire de certains membres de la communauté marocaine résidant au Canada a été présentée devant un parterre de chercheurs universitaires, juristes, représentants des médias et du monde associatif et culturel.
Une copie du mémorandum a été remise aux membres du CCME ayant participé à cette rencontre.
Les initiateurs ont affirmé que "les idées et avis émis dans le présent document représentent, ont fait le consensus des seuls participants aux rencontres organisées lesquelles ont été faites sur une base spontanée et bénévole, suite à une campagne d'information menée avec les moyens disponibles".
Ils ont convenu que "les propositions retenues ont fait le consensus, et ne visent en aucun cas à une discrimination entre les Marocains du monde et les Marocains vivant au Maroc".
Dans une déclaration à la MAP, M. Driss Ajbali, du CCME, s'est félicité de "la compétence", "la clairvoyance" et du "potentiel extraordinaire" des membres de la communauté marocaine au Canada, ajoutant qu'"ils ne pourront qu'être utiles par les propositions qu'ils font dans ce chantier que vit le Maroc, qui est un chantier énorme sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI".
Sur la question du vote des Marocains du monde, M Ajbali a estimé qu'"il semble urgent de donner un peu de temps pour cette question d'inscription sur les listes électorales car les gens sont pris au dépourvu et pensent qu'ils pourront rater l'occasion de pouvoir s'inscrire et cela pourrait être mal interprété et pensé que c'est un désir de na pas participer".
"C'est ici au Canada que j'ai mesuré l'importance du délai qui était posé à savoir le 20 mai, mais peut être pour l'immigration, il faudrait ajouter une dizaine de jours", a-t-il estimé, soulignant qu'il va faire de son devoir de prévenir les autorités responsables et compétentes en la matière.
17/5/2011
Source : MAP