Une semaine antiracisme est prévue du 19 au 28 mai à Paris avec au programme des débats sur l'immigration en France, qui seront sanctionnés par des marches nationales pour dénoncer la politique du gouvernement en la matière et réclamer une régularisation des sans-papiers, a-t-on appris mardi auprès des organisateurs.
Cette mobilisation intervient à l'appel du Collectif national "D'ailleurs nous sommes d'ici ", auquel ont déjà répondu des dizaines de partis, d'organisations syndicales de salariés, d'enseignants, de magistrats, d'avocats, d'étudiants et de lycéens, en plus d'une centaine d'associations nationales et locales, des élus locaux, des députés et des parlementaires européens.
Pour cette semaine antiraciste, les organisateurs ont prévu des conférences ayant essentiellement pour thèmes "Liberté de circulation, un impératif éthique et social : quelles politiques ?" et "la République et ses immigrés", et qui seront animées notamment par Emmanuel Blanchard, du Groupe d'information et de soutien des immigrés, et l'universitaire Olivier Le Cour Grandmaison.
Un film "les 88, l'art de la grève" de Sophie Paviot sera également projeté à cette occasion. Il sera suivi avec des anciens grévistes et le sociologue Nicolas Jounin.
Cette manifestation prendra fin le 28 mai avec l'organisation de marches à travers toute la France. A Paris, une manifestation est prévue ce jour à 14 heures de Barbès à la Place République. Selon les organisateurs, il s'agit de "mener la bataille des idées face à la multiplication et à la libération de la parole raciste et xénophobe, de renforcer les différentes luttes existantes, et de créer un mouvement en profondeur et de longue durée pour réaffirmer qu'une autre logique de société est possible".
Pour Bernadette Hetier, vice-présidente du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), qui fait partie du Collectif national "d'ailleurs nous sommes d'ici" , le choix de la date du 28 mai n'est pas fortuit car rappelant la création en pareil jour du défunt ministère de l'immigration.
"L'heure est, aujourd'hui, plus à la lutte contre la racisme, la police et la répression, qu'à la fermeture maladive et égoîste des frontières de l'Europe", a-t-elle indiqué à l'APS, ajoutant que cette semaine était initialement prévue pour dénoncer la création d'un tel portefeuille en France, mais le "changement" de cap du gouvernement en rattachant ce ministère à celui de l'intérieur "n'a fait qu'empirer les choses et renforcer la volonté des organisateurs à lutte contre toute forme de racisme et de xénophobie".
Présenté sous le slogan provocateur "Ni Charter, Ni Karcher", l'appel du Collectif d'ailleurs nous sommes d'ici " a été lancé en novembre 2010 pour dénoncer "la poursuite de l'offensive du chef de l'Etat, du gouvernement et de la majorité qui les soutient, contre les étrangers en s'en prenant désormais aux immigrés en situation régulière et aux demandeurs d'asile".
Le Collectif a décidé de faire de l'Appel une pétition nationale à faire signer le plus massivement possible. (APS)
17/5/2011
Source : APS