samedi 23 novembre 2024 17:08

Les retraités de Renault se réjouissent : Un lieu de mémoire pour les Renault sur l’île Seguin

L’île Seguin reprend vie peu à peu. Un pavillon d’information, une vitrine de Renault et un lieu de mémoire accueilleront le public d’ici à septembre dans un bâtiment provisoire.

Au-delà des polémiques liées au projet d’aménagement de l’architecte Jean Nouvel, les annonces d’installations provisoires sur l’île Seguin se poursuivent. Après le jardin éphémère, le cirque, le restaurant… on sait désormais que l’île accueillera également dès cette année un lieu de mémoire dédié à son passé industriel lié aux usines Renault.

Une construction elle aussi temporaire puisque le musée dédié aux Renault doit ensuite théoriquement prendre place dans l’ensemble pensé par Jean Nouvel, au sein d’un édifice de 1000 m2.

Prévu pour voir le jour cet été ou en septembre, le bâtiment provisoire va surprendre autant que le restaurant voisin, dominant les berges sur ses échafaudages. Il s’agit d’un empilage de caisses métalliques intégrant de grands panneaux vitrés qui offrira plusieurs espaces. Il accueillera le pavillon d’information de la Saem Val de Seine Aménagement, jusqu’alors situé rue Yves-Kermen, pavillon qui permet de suivre l’avancée des projets immobiliers sur les ex-terrains Renault du Trapèze. Le public y trouvera aussi une vitrine permettant à Renault de communiquer sur sa gamme d’automobiles, une salle de réunion et des locaux techniques.

Autre attraction : le lieu de mémoire très attendu par les anciens salariés de la marque au losange. Dans les deux salles à l’étage occupées par la Saem et par la scénographie sur la présence de Renault, « les visiteurs se plongeront dans l’histoire de l’île Seguin de 1850 jusqu’à 2030, explique André Moine, le directeur de la Saem. L’avant-Renault, l’ère industrielle et le projet pour l’avenir. »

Les retraités de Renault se réjouissent de conserver une trace du passé sur le site. « Depuis que nous avons fondé l’Atris (NDLR : Association des anciens travailleurs de Renault Billancourt et de l’île Seguin) en 1994, nous nous battons pour l’existence d’un tel endroit », rappelle Arezki Amazouz, le président de l’Atris.

« Le transfert du pavillon de la Saem nous donne l’opportunité de décrire l’histoire de l’île », ajoute Michel Auroy, qui préside Ametis (Association de la maîtrise, de l’encadrement et des techniciens de l’île Seguin). Saem, Atris, Ametis, Renault, historiens… Des représentants de chaque courant attaché à ce territoire chargé d’histoire ont travaillé avec le cabinet parisien Altermuseo, spécialisé dans le conseil en muséologie et muséographie. « Nous avons laissé les associations définir entre elles le contenu proposé », insiste Pierre-Christophe Baguet, le député-maire (UMP).

Les adhérents de l’Atris entendent souligner l’importance de l’action initiée par les ouvriers en Mai 68. « Nous avons proposé quatorze photos en noir et blanc de Gérard Bloncourt, des témoignages vidéo d’ouvriers et de femmes sur ces événements afin de transmettre notre vécu aux visiteurs, aux étudiants, aux journalistes », énumère Arezki Amazouz. Leurs homologues d’Ametis mettent en lumière les avancées technologiques qui ont vu le jour dans les usines surplombant la Seine. « Cette installation va nous permettre de tester le public et de préparer quelque chose de plus costaud pour l’avenir, annonce Michel Auroy. Ça sera peut-être modeste, mais ça aura le mérite d’exister. »

18/5/2011

Source : Le Parisien

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