L'ambassadeur directeur des Affaires consulaires et sociales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Ali El Mhamdi a appelé, jeudi à New York, à la nécessité de faire évoluer le débat sur les questions migratoires vers "un minimum d'institutionnalisation", suggérant la mise en place d'un mécanisme formel et évolutif.
"Il est nécessaire de faire évoluer le débat actuel sur les questions migratoires vers un minimum d'institutionnalisation à travers des mécanismes susceptibles de donner un contenu concret aux principes retenus et aux idées faisant l'objet d'un consensus", a dit M. El Mhamdi lors d'un débat thématique informel de l'ONU sur "les migrations et le développement".
Pour ce faire, M. El Mhamdi a suggéré la mise en place d'un mécanisme formel et évolutif à partir du consensus existant à savoir, l'approche globale, la responsabilité partagée de toutes les parties et l'importance des questions migratoires dans l'agenda de la Communauté internationale.
Ce consensus gagnerait en effectivité, selon lui, par la clarification des pays d'accueil à propos des questions du débat qui demeurent obscures ou ambivalentes à savoir, les droits fondamentaux des migrants, la reconnaissance des liens avec les pays d'origine, la facilitation de la mobilité et le renforcement du lien entre migration et développement.
Sur ce dernier point, il a souligné que l'expérience enseigne que le migrant qui a réussi son projet migratoire est celui à mieux à même de contribuer au développement de son pays d'origine.
M. El Mhamdi a par la suite abordé la dimension de la coopération du Royaume sur la question migratoire dans ses aspects bilatéraux et multilatéraux.
Sur le plan bilatéral, il a rappelé que le Maroc dispose d'un cadre conventionnel avec les pays où réside la communauté marocaine et tout particulièrement l'Espagne, la France, l'Italie ou l'Allemagne. Ces accords portent notamment sur les droits des travailleurs, la sécurité sociale, la coopération judiciaire et la réadmission.
Au plan multilatéral, le responsable marocain a mis en exergue les processus régionaux et multilatéraux au sein desquels le Maroc joue un rôle essentiel à savoir : le Dialogue 5+5, le Partenariat Euro-Africain sur la question de la migration, Euro-migration II, le Processus de Rabat et le Forum Mondial sur la migration et le développement.
+LES MRE, UN ATOUT POUR LE MAROC
Dans une note synthétique sur la contribution des marocains résidants à l'étranger (MRE), l'ambassadeur El Mhmadi a souligné que les MRE, dont le nombre dépasse trois millions et demi, constituent un atout pour le Maroc au plan économique, un facteur de rayonnement aux niveaux politique et culturel et un enjeu stratégique dans les relations bilatérales du Maroc et particulièrement dans le bassin méditerranéen.
La contribution des MRE au développement de la société marocaine se mesure notamment à travers l'impact multidimensionnel qu'ils exercent sur la société marocaine aux plans national et local.
Sur le plan économique, le volume des transferts constitue la première source de devises du Royaume et se situe à environ 9 pc du PIB.
Au plan social, l'émigration marocaine permet l'absorption d'une partie de la main d'oeuvre disponible et représente à ce titre un facteur indéniable de régulation du marché de l'emploi, en agissant directement sur le volume de la population active que le marché national ne peut pas satisfaire.
Par delà les retombées macroéconomiques, si importantes des transferts, il existe d'autres formes, moins visibles et moins quantifiables, de contribution au processus de développement par la prise en charges des frais et des dépenses afférentes à la santé et l'éducation des membres de leur famille restés dans le pays d'origine.
Les MRE réalisent dans leur région d'origine des micro-projets d'infrastructures et d'équipements de première nécessité, indispensables pour les populations locales. De tels investissements, a-t-il relevé, traduisent l'importance et la solidité des liens que les MRE entretiennent avec leur région et témoignent de l'intérêt primordial qu'ils accordent à l'amélioration de la situation économique et sociale de leurs familles restées au pays.
M. El Mhamdi a également mis en exergue l'importance de l'émigration dans le domaine de l'emploi et la lutte contre le chômage qui ont conduit les pouvoirs publics à mettre en place des mécanismes conventionnels pour en organiser la mise en oeuvre dans l'intérêt de toutes les parties, par la mobilisation d'une approche concertée des flux migratoires entre le Maroc et des partenaires étrangers notamment ceux du bassin méditerranéen.
20/05/11
Source : MAP