La Commission européenne va proposer mardi prochain de réinstaurer les visas pour sanctionner les pays dispensés de cette obligation qui abusent de cette facilité pour pousser leurs minorités à migrer vers l'UE, a-t-elle annoncé vendredi. La mesure vise directement la Serbie et la Macédoine, invités en vain à plusieurs reprises par les dirigeant européens à prendre des mesures pour dissuader leurs ressortissants de demander l'asile dans les pays de l'UE.
La Belgique est particulièrement concernée par cet afflux de demandeurs d'asile originaires de Serbie et de Macédoine, essentiellement des Roms et des Albanais du sud de la Serbie. Le secrétaire d'Etat à l'Asile et aux Migrations, Melchior Wathelet, s'est rendu à plusieurs reprises à Belgrade pour manifester le mécontentement de son gouvernement.
La Commissaire en charge des questions d'asile et d'immigration, Cecilia Malmström, est également intervenue et, contrariée par l'inertie des autorités serbes, a décidé de proposer une sanction réclamée par la grandeur majorité des Etats membres. Sa proposition ne va pas surprendre Belgrade, car elle figurait dans la communication présentée le 4 mai aux gouvernements européens.
Elle va simplement officialiser mardi prochain la possibilité de modifier le règlement sur les visas en introduisant une clause de sauvegarde qui permettrait, sous certaines conditions, la réinstauration temporaire de l'obligation de visa pour les ressortissants d'un pays tiers. Mme Malmström évoque "les cas où une exemption de visa donnerait lieu à une immigration irrégulière à grande échelle, ou à des abus, ou mettrait en péril la sécurité".
La proposition sera soumise pour approbation aux ministres de l'Intérieur de l'UE lors de leur réunion les 9 et 10 juin à Luxembourg. L'UE a levé en décembre 2009 l'obligation de visas pour les ressortissants de Serbie, de Macédoine et du Monténégro souhaitant se rendre dans les 25 pays membres de l'accord Schengen
20/05/2011
Source ; AFP