samedi 23 novembre 2024 16:58

Suisse : Pas assez de main-d’œuvre, trop d’immigrés: un paradoxe insoluble?

La Suisse manque de main- d’œuvre, 400000 postes de travail pourraient être vacants en 2030 mais, parallèlement, il y aurait trop d’immigrés. Insoluble contradiction. Le débat qui fait rage désormais entre la gauche syndicale et la droite nationaliste est en train de s’imposer comme le thème principal de la campagne électorale de l’automne.

Alors que l’UDC a annoncé une initiative pour freiner l’immigration et renégocier la libre circulation, le syndicat Travail. Suisse publiait mardi une étude sur le manque crucial de main-d’œuvre qui menacerait la qualité de vie en Suisse.

L’étude commandée au bureau bernois BASS est basée sur une projection de la création d’emplois induite par une croissance économique de 1% à long terme et l’évolution démographique. Les branches les plus touchées, pour autant qu’il n’y ait pas de changement fondamental des conditions économiques ou d’emploi, seront alors la santé et les soins aux personnes âgées (190 000 emplois non pourvus), l’école primaire (30 000), la police (20 000), les ouvriers du bois et bâtiment (20 000).

Ces estimations sont à prendre avec précaution. Mais elles confirment la tendance déjà observée. ­Selon la Conférence des directeurs sanitaires (CDS), il faudrait former 5000 personnes supplémentaires par année dans le domaine des soins, notamment aux personnes âgées, pour faire face à l’actuelle pénurie de main-d’œuvre. S’agissant des enseignants, le directeur de l’Education du canton d’Argovie, l’UDC Alex Hürzeler, a lancé une campagne d’annonces en Allemagne et en Autriche pour trouver les 200 instituteurs qui lui manquent cette année.

Pour le président de Travail. Suisse, Martin Flügel, alors que l’on brandit depuis 20 ans le spectre d’une rapide catastrophe démographique, d’un vieillissement de la population qui conduirait l’AVS à la faillite, la prospérité et la sécurité sociale en Suisse sont remises en cause par le manque de relève pour satisfaire les besoins fondamentaux de la société.

Dans ses dix thèses qui seront débattues lors de son congrès de septembre, Travail. Suisse voit deux champs d’action pour faire face à la situation. D’abord, aménager le marché intérieur du travail pour éviter d’avoir recours à une trop forte immigration.

25/5/2011, Yves Petignat

Source : Le Temps

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