Le Parlement européen, en session plénière à Strasbourg, a donné mercredi son feu vert à la Bulgarie et à la Roumanie, deux pays membres de l'Union européenne (UE), pour rejoindre "l'espace Schengen sans frontiers".
"Sur la base des rapports d'évaluation, les députés estiment que les conditions nécessaires sont remplies, mais demandent à être informés des mesures additionnelles à prendre dans la zone Bulgarie-Turquie-Grèce pour faire face à une éventuelle augmentation de la pression migratoire", annonce un communiqué de presse rendu public à l'issue d'un vote.
Après avoir examiné les évaluations des progrès des deux pays et les résultats des visites de suivi des équipes d'experts, les eurodéputés ont conclu que "certaines questions en suspens nécessiteront à l'avenir des rapports réguliers et une plus grande attention, mais qu'elles ne constituent pas un obstacle à l'adhésion pleine et entière à Schengen de la Bulgarie et de la Roumanie".
"Nous sommes en mesure d'accueillir la Bulgarie et la Roumanie dans l'Espace Schengen et j'espère que le Conseil (européen) adoptera la même position dès qu'ils recevra notre avis positif. (. ..) Les citoyens de ces pays doivent être considérés comme des citoyens européens à part entière, et ne doivent pas être les otages du discours populiste", a déclaré le rapporteur Carlos Coelho lors de la séance plénière.
Toutefois, M. Coelho a également souligné la nécessité de reconnaître que l'immigration clandestine a fait de la Bulgarie, de la Turquie et de la Grèce l'une des frontières extérieures de l'UE les plus sensibles.
Cela signifie que la Bulgarie doit prendre des mesures supplémentaires, y compris un plan d'action spécial à mettre en oeuvre lorsqu'elle rejoindra l'espace Schengen et dégager une approche commune avec la Grèce et la Turquie, afin de faire face à une hausse possible de la pression migratoire.
Les députés européens ont également adopté un amendement demandant que les pays membres concernés informent le Parlement européen et le Conseil, par écrit, dans un délai de six mois à compter de la date d'entrée en vigueur de la décision d'intégration, de la mise en uvre de ces mesures supplémentaires et des solutions apportées aux insuffisances constatées.
L'avis du Parlement européen, adopté par 487 voix pour, 77 contre et 29 abstentions, va être transmis au Conseil "Justice et Affaires intérieures" qui doit discuter de la question les 9 et 10 juin.
La décision d'intégration devra être prise par le Conseil européen, par une décision unanime de tous les gouvernements des Etats qui appartiennent déjà à l'espace Schengen.
Actuellement, l'espace Schengen englobe 25 membres: 22 pays de l'UE (Autriche, Belgique, Danemark, France, Finlande, Allemagne, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie et Slovénie) et trois pays associés non membres de l'UE (Norvège, Islande et Suisse). Le Liechtenstein devrait bientôt devenir le quatrième pays associés.
8/6/2011
Source : CRI