jeudi 4 juillet 2024 02:25

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Les travailleurs sociaux sont débordés

Le personnel du Service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO) doit gérer l'accueil de trois familles albanaises dans ses locaux. Mais il n'est pas en mesure de les héberger.

Lundi matin, en entrant dans leurs locaux, les salariés du Service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO), rue de Belle-Fontaine, ont été surpris. Trois familles albanaises dormaient à l'intérieur du bâtiment. Elles y ont passé tout le week-end. Le personnel avait oublié de fermer une des portes. « Quand nous sommes arrivés, les enfants dormaient par terre, sur les tapis », témoigne Sophie Guyvarch, employée du SIAO.

« Désengorger les services à Rennes »

Pourquoi et comment ces familles sont-elles arrivées là ? Ces demandeurs d'asile se sont d'abord adressés aux services sociaux de Rennes. Débordés, ceux-ci les ont orientés vers le SIAO de Lorient. Initialement, les SIAO reçoivent les gens en demande d'hébergement. Ils évaluent leur situation et les orientent ensuite vers un centre adapté.

Depuis le 11 juillet dernier, à la suite des directives nationales, leur mission a changé. « Aujourd'hui, on nous demande de gérer des dossiers de demande d'asile mais, à la base, ce n'est pas notre travail, explique Sophie Guyvarch. Nous devons les domicilier mais on ne peut que leur donner une adresse, pas d'hébergement. Tous les centres à Lorient sont complets. Ça n'a pas de sens ».

« Une situation inadmissible »

Loïc Tandé, délégué du personnel, voit dans cette nouvelle mission une façon de « désengorger les services à Rennes et diffuser le problème sur toute la Bretagne. Le budget alloué au social se réduit et on nous en demande toujours plus. Ce n'est pas possible ! »

Si une des trois familles albanaises a pu être hébergée provisoirement au Centre d'hébergement et de réinsertion sociale Robelin (CHRS), il n'y a pas de solution pour les deux autres qui ont chacune des jeunes enfants. Certains d'entre eux sont malades. Les travailleurs sociaux ont dû appeler SOS médecin.

« Cette situation est intenable. C'est nous qui allons devoir leur dire : maintenant, vous sortez », déclare la directrice adjointe du SIAO, Françoise Guillard. Ce soir [lundi soir], ces deux familles dormiront dehors avec leurs enfants. Et ce n'est qu'un début. » Jeudi, les familles ont rendez-vous à la préfecture, au sujet de leur demande d'asile. « Si on ne prend pas la parole, qui le fera pour eux ? », interpelle Sophie Guyvarch.

Contactés, les services de la sous-préfecture n'étaient pas en mesure de répondre hier.

Claire ZINDY

2/8/2011

Source : Ouest France

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