Le gouvernement canadien a lancé une véritable traque contre les immigrés illégaux. 1800 citoyens canadiens d’origine étrangère sont dans le collimateur des autorités, qui les accusent d’avoir frauduleusement acquis la nationalité canadienne. Ils devront tous être déchus de leur nouvelle nationalité. 30 d’entre eux, soupçonnés d’être des criminels de guerre sont activement recherchés par les services de l’immigration. Le gouvernement canadien appelle la population à dénoncer ces individus aux services de sécurité, provoquant l’indignation d’une partie de la classe politique.
Le Canada va-t-il perdre sa réputation de terre d'accueil, et d'asile ? La question s’impose, vu la récente manœuvre entreprise par le gouvernement conservateur dirigé par le Premier ministre Stephen Harper. Le pays prévoit de révoquer la nationalité de 1800 citoyens d’origine étrangère.Tous sont accusés d’avoir obtenu la nationalité canadienne frauduleusement. Les autorités canadiennes s'en prennent également aux citoyens qu'elles soupçonnent avoir violé des droits humains ou internationaux.
30 criminels parmi les illégaux ?
En effet, le 21 juillet dernier, Vic Toews, ministre de la Sécurité publique, en partenariat avec Jason Kenney, son collègue en charge de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, a lancé un appel à la population pour dénoncer des immigrants illégaux. Ces derniers, au nombre de 30, sont soupçonnés de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Un numéro vert a été mis à la disposition du public pour aider les services de police à appréhender ces individus dont les portraits sont affichés dans les lieux publics et mis en ligne sur le portail de l’Agence des services frontaliers du Canada. Et la méthode marche plutôt bien. Les services de sécurité ont déjà réussi à mettre la main sur 6 de ces 30 citoyens d’origine étrangère. Poussant même le ministre de l’Immigration à se féliciter de cette « réponse très positive » de la population.
Les personnes appréhendées seront directement renvoyées dans leurs pays d’origine. Aucun Marocain ne figure sur cette liste de criminels présumés. Par contre, un citoyen d’origine algérienne est lui visé par la procédure.
Dans ce pays, la mesure est très loin de faire l’unanimité. Des voix dénoncent cette « chasse » qui ne fait plus du Canada « le model qu’il était » tout en ternissant « la réputation de Canadiens ». Dans l’opposition au gouvernement Harper, on fustige également le renvoi de ces immigrés dans des pays où les droits humains ne sont pas respectés alors que les crimes dont ils sont soupçonnés restent encore à déterminer.
5/8/2011
Source : Yabiladi