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Hommage posthume : Ahmed Jabrane, l’auteur regretté de vos refrains

Ahmed Jabrane décédé en 1996 est l’une des figures qui ont marqué la chanson marocaine durant les années 60.Il a fait partie d’une génération exceptionnelle dans l’histoire de la chanson nationale. L’âge d’or où les Fouiteh, Maâti El Bidaoui, Brahim El Alami, Maâti Belkacem, Ismail Ahmed, pour ne citer que ceux-là, faisaient vibrer les cœurs. Et ils continuent à le faire grâce à certains artistes qui ont repris plusieurs de leurs succès devenus immortels et appréciés par les jeunes d’aujourd’hui. Ahmed Jabrane ou « Si Ahmed » comme l’appelaient ses amis et collègues, faisait partie de ces artistes racés qui ont marqué les « sixties ».Il a marqué la scène musicale durant cette belle période avec d’abord ses chansons patriotiques pour la mobilisation et le combat contre le colonisateur avec un certain succès tel «Marhba brjouaâ Sidna » et d’autres chansons qui avaient un grand écho au sein des jeunes et moins jeunes de l’époque. Mais Ahmed Jabrane fut aussi apprécié pour des tubes sentimentaux qui sont restés gravés dans les cœurs des auditeurs et les annales de l’histoire de la chanson marocaine : « Li Mchalou Ghzalou », « Ana Mabidi Manâmal », etc. Il accéda par la suite au domaine de la composition avec une chanson qui a connu une grande réussite. « Lalla fatima » qu’il composa pour un autre grand artiste populaire en l’occurrence Hamid Ezzahir. Le tube a été choisi comme chanson du générique de la sitcom qui porte le même nom.

Les nostalgiques de cette époque se souviennent de son départ pour les USA à la fin des années 60 et qui a été ressenti avec regret par le public de l’époque qui n’a jamais oublié « Si Ahmed ». Ses fans se rappellent aussi les soirées animées chaque samedi soir par leur artiste préféré à partir du studio Ain Chok en compagnie de l’orchestre de Casablanca et d’autres chanteurs de l’époque.

Pourtant, son installation à Washington ne l’a jamais éloigné de sa patrie et de son public. Il était très proche de la communauté marocaine aux Etats-Unis, toujours présent lors de la célébration des fêtes nationales et religieuses. Il avait pris l’habitude de prendre part aux festivités organisées à l’occasion de la Fête du Trône, la Révolution du Roi et du Peuple animant souvent les rassemblements de ses compatriotes, chantant le pays et aidant les autres à supporter l’éloignement et à vaincre l’oubli des origines. Ahmed Jabrane qui est toujours dans les mémoires ici et ailleurs a chanté et enchanté avec des tubes sentimentaux exprimant l’amour, la douleur, la tristesse et le bonheur.

Devant le silence et l’indifférence des parties concernées censées préserver le patrimoine artistique du pays, nous avons tenu à rendre un hommage, même posthume, à ce chanteur qui fut d’une grande sensibilité et d’un haut esprit patriotique. Il est temps d’instaurer une culture permanente qui rend hommage et récompense nos artistes vivants ou disparus qui sombrent dans l’oubli.

8 Août 2011, Kamal Mountassir

Source : Libération

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