Médecins ou ingénieurs non européens ont accès depuis juin au marché du travail outre-Rhin.
L'interdiction de tout recrutement de main-d'oeuvre provenant d'un pays hors Union européenne (UE) n'est plus de mise outre-Rhin. Depuis fin juin dernier, les médecins et les ingénieurs des secteurs de la machine-outil, de l'automobile et de l'électrotechnique non ressortissants de l'UE peuvent exercer un emploi sur le territoire allemand sans devoir passer par la longue et complexe bureaucratie en vigueur normalement. Jusqu'ici l'Agence pour l'emploi devait en effet « vérifier » si un chômeur allemand ou européen ne pouvait pas être employé pour la fonction proposée par l'employeur. Le gouvernement d'Angela Merkel a ainsi tiré la leçon du manque de main-d'oeuvre qualifiée de plus en plus patent dans la première économie de la zone euro. Le nombre de chômeurs est passé depuis quelques mois sous la barre des trois millions et certaines régions, comme le sud-ouest très industrialisé, est presque en situation de plein emploi. La liste « positive » des métiers désormais ouverts à un recrutement en dehors des frontières de l'UE est très probablement destinée à s'allonger. Car le manque de main d'oeuvre n'est pas près de s'amenuiser. Pour le patronat allemand (BDA), ce manque de main- d'oeuvre, causé par le vieillissement de la population et le faible taux de natalité (à l'instar de l'Italie, voir ci-contre), « ne peut être résolu sans immigration ».
Demande récurrente
« D'ici 2030 un manque de main-d'oeuvre d'au moins 5,2 millions de personnes menace », rappelle l'organisation patronale. Aussi Dieter Hundt, président du BDA, exige du gouvernement « qu'il permette en particulier aux diplômés étrangers des universités allemandes de rester en Allemagne plus longtemps s'ils disposent d'un emploi ». Autre demande récurrente : abaisser le seuil de rémunération minimum exigée pour recruter un salarié non issu de l'UE. Actuellement ce seuil est de 66.000 euros annuels, soit 5.500 euros mensuels. Les employeurs veulent que cette limite soit ramenée à seulement 40.000 euros (3.300 euros mensuels environ).
11/08/2011, Frank Paul Weber
Source : La Tribune.fr