Pendant dix jours, AI France a suivi avec attention la situation d’un demandeur d’asile qui, depuis deux mois, se heurtait à un refus des services de la préfecture du Val-de-Marne de le laisser déposer sa demande d’asile.
« Try again ! »
P.U.I (pour des raisons de sécurité, le nom a été modifié) arrive en France au début du mois de juin. Très rapidement, il se présente en préfecture pour déposer une demande d’asile, la première fois le 13 juin 2011.
Les personnes en charge de l’accueil des demandeurs d’asile à la préfecture du Val-de-Marne refusent de lui donner un rendez-vous et lui disent de revenir un autre jour « try again » s’entend-il répondre à chaque passage.
P.U.I revient un autre jour, puis encore un, neuf fois de suite. Il se présente de nouveau le 10 août accompagné par une militante d’Amnesty International France, membre du service Réfugiés.
Comme toutes les autres fois, la réponse du service de la préfecture est de revenir une autre fois.
Deux mois après son premier passage à la préfecture, P.U.I n’a toujours pas pu déposer sa demande d’asile, est sans titre de séjour, peut être arrêté à tout moment et renvoyer vers son pays.
Pourtant, en France, les services de préfecture ne peuvent pas refuser l’accès à la procédure d’asile : le droit d’asile est protégé par la Constitution française elle-même, et pourtant....
Le tribunal comme seul recours
Le 17 août, aidé par Amnesty International France, P.U.I dépose un recours devant le tribunal administratif de Melun en demandant à pouvoir déposer sa demande d’asile, raison pour laquelle il est présent en France depuis plus de deux mois.
Devant l’urgence de sa situation, le tribunal prévoit une audience le 19 août.
Mais le 18 août, le préfet du Val-de-Marne adresse à P.U.I une convocation pour le début du mois de septembre 2011 afin de déposer sa demande d’asile.
S’il est heureux que P.U.I ait désormais la certitude de pouvoir déposer sa demande d’asile, Amnesty International France déplore de nouveau les difficultés que cette personne, comme tant d’autres dans le Val-de-Marne, a rencontrées pour exercer un droit aussi fondamental que le droit d’asile.
Déjà, en association avec d’autres organisations non gouvernementales, Amnesty International France avait dénoncé les conditions de [non] accès à la procédure d’asile dans la préfecture du Val de Marne.
18/08/2011
Source : Site d’Amnesty