Initié par le ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger, Marocains du Monde investissement, ou « MDM invest » pour les initiés, est un programme d’aide à l’investissement destiné à encourager la diaspora à injecter de l’argent dans l’économie nationale. Cependant, les facilitations considérables au niveau du financement, et l’offre étudiée pour séduire nos Marocains résidant à l'étranger (MRE) n’ont abouti finalement qu’à des petits résultats. A ce jour, seulement 16 projets ont été agrées par la Caisse centrale de garantie (CCG). Détails.
Quel est le point en commun entre une pizzeria, un centre de mésothérapie et une maison d’hôte ? Tous les trois sont des projets portés par des MRE et financés grâce au fonds « MDM invest ». De l’agro-alimentaire, à l’enseignement supérieur, en passant par l’événementiel, les projets agrées par la Caisse centrale de garantie (CCG) balayent plusieurs secteurs d'activités. L'industrie manufacturière arrive ainsi en tête avec 27% des projets, le secteur du tourisme en deuxième place avec 22%, ensuite vient l'enseignement privé avec 17% et enfin, les activités culturelles et sportives représentent 13% des projets validés.
Des résultats en deçà des attentes
Cependant, à ce jour, seulement 16 projets en tout ont été agrée par la CCG. Un résultat très en deçà des chiffres escomptés. Ce programme ambitieux visait le financement par crédit bancaire à une hauteur maximale de 65%, ainsi qu’une subvention de l’état s’élevant à 10% et plafonnée à 5 millions de dhs. Rien que dans le cadre d’un partenariat France-Maroc, 1 000 PME devaient être créées grâce au fond « MDM invest ».
Comment s’explique cet « échec » ?
La plus grande partie des 16 projets provient donc de la France d’abord, suivie des investisseurs belges, puis les canadiens. Près de 127 millions de dhs ont été injectés dans le financement, soit 52 millions de dhs en crédit bancaire, et 13 millions de dhs octroyées par l’état marocain. Le reste est apporté, obligatoirement en devise, par les entrepreneurs qui ont choisi pour la plupart leur région pour implanter leur projet. La plupart des entreprises sont basées à Casablanca, Meknès et Rabat. Aucun projet n’a été présenté pour les provinces du sud par exemples. Pourtant, un programme spécial avait été prévu dans le cadre d’un projet commun entre l’Agence du sud et le PNUD pour les provinces de Guelmim, Tan Tan, Tata, Assa–Zag et Tarfaya.
L’écart entre les objectifs du projet et les fonds levés à l’heure qu’il est soulève plusieurs questions. Comment s’explique cet « échec » ? Des conditions très contraignantes pour les investisseurs ? Un programme pas assez adapté ? Ou la crise financière en a-t-elle refroidi plus d’un ? Un problème de communication autour du projet n’est pas non plus à exclure. C'est en tout cas la principale raison évoquée par le ministre, Mohamed Ameur, qui se disait déçu par le faible nombre de projets d'investissements.
22/8/2011, Rim Battal
Source : Yabiladi