Des dizaines de personnes ont manifesté, samedi soir à Salt, près de Gérone (nord-est de l'Espagne), contre le discours raciste et xénophobe du parti catalan d'extrême-droite "Plataforme pour la Catalunya"(PXC).
Selon les médias locaux, entre 200 et 300 personnes en majorité des Catalans mais aussi des immigrés ont pris part à cette manifestation au cours de laquelle elles ont dénoncé le discours anti-immigrés de cette formation politique catalane ainsi que ses appels incitant à la haine raciale.
Au cours de cette manifestation, organisée à l'initiative de plusieurs ONG locales, les participants ont notamment brandi des banderoles sur lesquels étaient écrits des slogans tels que: "Arrêtons le fascisme" et "Salt dit non au racisme".
Cette initiative intervenait en réponse à une manifestation convoquée pour samedi par PXC pour protester contre le projet de construction d'une mosquée dans cette municipalité.
La manifestation a été finalement interdite par le département catalan de l'Intérieur par crainte de "troubles à l'ordre public" et pour "ne pas heurter les sentiments de la communauté musulmane en ce mois sacré de ramadan".
PXC a déposé un recours auprès du Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne (TSJC), mais la haute cour catalane a approuvé l'interdiction de la manifestation.
La communauté musulmane de Salt (près de 7.000 personnes en majorité des Marocains) est constamment ciblée par cette formation catalane d'extrême-droite qui a publié récemment des messages obscènes sur Facebook incitant à la haine contre les ressortissants de confession musulmane.
Le parquet de Barcelone a décidé jeudi d'ouvrir une enquête judiciaire suite à une plainte déposée par SOS racisme, alors que le chef du parti Josep Anglada s'est démarqué de ces appels qui, selon lui, ont été postés par des anonymes. Ce dernier fait déjà l'objet depuis 2007 aux cotés d'un ancien conseiller municipal de son parti d'un procès devant la justice catalane pour avoir distribué des tracts électoraux incitant à la discrimination à l'égard des immigrés marocains.
Le verdict n'a pas encore été rendu dans cette affaire pour laquelle le parquet a requis une peine de 18 mois de prison à l'encontre de chacun des accusés.
PXC a réalisé une percée significative lors des dernières élections municipales du 22 mai en remportant près de 70.000 voix et 67 sièges, mais il n'est pas représenté au Parlement catalan.
Barcelone, 28/8/2011
Source : MAP